Programme de l'oeuvre d'une vie, que le peintre a tenté
d'intégrer à son quotidien, se convertissant au
judaïsme, mêlant l'espoir d'une ère messianique
à un temps sanctifié qui se construit et s'inscrit
dans les moments sacrés de la journée, de la semaine,
de l'année.
Etonnante application à mettre en images un univers, une
pensée qui se veut iconoclaste, à figurer les symboles
en leur donnant une dimension tangible. Surprenante logique aussi
d'une démarche qui semble déjà tracée
au départ. Une vie de création où les oeuvres
se complètent de façon évidente au fur et
à mesure qu'elles se donnent à voir. Et les tableaux
ne sont pas signés, comme c'est le cas le plus souvent
pour les oeuvres religieuses. Soumission à la divinité,
offrande anonyme.
Courtesy Jan Menses
Recueillir les étincelles répandues dans l'univers
en opérant le processus du Tikkun, de la Réparation,
c'est ce à quoi Jan Menses essaie de parvenir à
son échelle d'être humain, d'homme pieux qui accomplit
les commandements et de peintre voué à dire le
Mal pour tenter de l'exorciser. Les séries de tableaux
sont grandes, comme longue est la durée du processus de
Restauration. En édifiant une oeuvre immense avec une
patience non exempte de violence, l'artiste rapporte des étincelles
d'une lumière enfouie.
Courtesy Jan Menses
Au début il y a la destruction - né à
Rotterdam en 1933, Jan Menses a vu sa ville natale en ruines,
bombardée par les avions allemands - puis il découvre
la Shoah. Traversée des mondes du Mal pour atteindre,
comme chez Dante, un univers de lumière. L'éclat
divin jaillit avec l'effacement de la faute et l'apparition du
Cohen Gadol, du Grand Prêtre, dans la série Tikkun.
Courtesy Jan Menses
Courtesy Jan Menses
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