L'art de la communication : - En 1989, j'ai réalisé pour la 2e Biennale
Internationale à Istanbul l'événement "Ligne.
Istanbul-Belgrade". Le public de Belgrade était connecté
par telefax dans le temps réel avec celui d'Istanbul et
inversement.
- La même année, à Paris, j'ai fait une
rencontre très importante avec Natan Karczmar, qui lui
aussi organisait des événements de communication
et qui se trouvait dans le cercle de Fred Forest et de Mario
Costa, dont j'ai fait la connaissance plus tard.
- En 1990, j'ai réalisé le projet "Ligne" qui mettait en relation cinq villes : Moscou-Belgrade-Groznjan- (Croatie)-Paris- Brest. Des équipes multi-professionnelles ont mené le projet dans chaque lieu. Le visiteur de chaque ville est devenu en même temps participant dans les quatre autres villes. Tous ces lieux étaient interconnectés par téléfax. A.G : Sur la vidéo de l'événement (Brest, Gallerie AR), on voit des éléments accrochés à des fils, et le public se fabrique des déguisements avec les morceaux de l'oeuvre, certains même fument des sérigraphies... Quel a été ton rôle dans le déroulement des actions? E.D. : J'ai déterminé la position de départ et les rôles des membres des équipes, dans chaque lieu. Le public a été invité à participer. Les gens étaient libres de faire ce qu'ils voulaient, ils faisaient partie intégrale de l'événement. Ce qui est étonnant, ce sont les coïncidences qui commencent à apparaître, comme si notre subconscient savait ce qui se passe ailleurs. On rencontre un certain nombre de petits moments qui indiquent que l'énergie produite dans le temps réel provoque des choses inattendues, imprévues mais qui tombent mieux que si elles étaient prévues. J'ai continué à travailler sur des projets où on génère l'énergie de gens qui travaillent ensemble dans le temps réel et à distance.
C'était comme si quelque chose était là par hasard, et en même temps n'était pas dû au hasard. Ces rencontres sont très précieuses pour moi. Le public actuel a besoin de participer, de faire partie de la création.
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