[ artmagrencontre | Mariano Hernandez ]


Les obsessions serpentines de Mariano Hernandez



Verde Venus Rouge Aymará
160 x 180 cm, acrylique sur toile
© Mariano Hernandez


Laisser pénétrer en soi la lumière, faire surgir sur la toile son arc-en-ciel de couleurs. Rêver la ligne ténue de l'horizon, où le bleu de la mer épouse le ciel, pour en déceler l'essence. Peupler le silence d'un foisonnement de formes. Visages, pieds, mains, yeux flottent, tourbillonnent, entraînés dans une danse folle, où l'animal, l'humain et le végétal s'entremêlent, oublieux des frontières. Formes et couleurs s'enroulent, se défient, s'entrechoquent et parfois s'allient. Obsessions serpentines où l'envers et l'endroit n'ont plus de sens. La petite chatte perdue, tel un esprit totémique, revient hanter le peintre-chamane. Monde disloqué, fantômes épars emportés dans une transe joyeuse. Fleurs aux yeux de chats, traces de pas, de paumes, envahissent la toile dans un élan préhistorique, peintures rupestres déployées dans l'imaginaire, recueillies dans le cadre de la toile, cherchant pourtant à s'en échapper, démultipliées d'une peinture à l'autre. Libérés des contraintes et des modes, des conventions, les éléments se déchaînent, lorsque le vieil homme retrouve l'enfant émerveillé. Ténacité du peintre à sauvegarder le mouvement, la joie, à peupler sa solitude de fantômes d'amour auxquels il offre une vie autonome, inventant des chemins célestes reliant les morts et les vivants. L'homme et la femme tournent sur eux-mêmes sans se rencontrer, tandis que serpents volants et oiseaux à pieds d'hommes, masques grimaçants et fleurs au regard souriant les cernent de leur indifférence paisible. Monde disloqué recomposé par la force des songes, univers giratoire, mandala survolté, où les corps morcelés font éclater les limites. Capter les vibrations du monde, remplir le vide. Traces de vie éparpillées sur la toile, tragédies minuscules, joies infimes flottent sur la grâce des couleurs. Laisser l'irrationnel faire irruption dans le quotidien, permettre à la folie de faire tanguer les certitudes. Figures hybrides déclinées à l'infini, dans une quête du même qui se fait toujours autre, obsession magnifique.

Anguéliki Garidis




L'infini bleu du ciel.
150 x 120 cm, acrylique sur toile
© Mariano Hernandez



Calligramme-amour à Minuchita muerta
150 x 120 cm, acrylique sur toile
© Mariano Hernandez



Calligramme of Pietrasanta Gardens
160 x 180 cm, acrylique sur toile
© Mariano Hernandez



Sucre Princesse Giroflé-Giroflà
150 x 160 cm, acrylique sur papier
© Mariano Hernandez



Belle au bois dormant en pièces détachées
160 x 215 cm, acrylique sur toile
© Mariano Hernandez