Le siège du Musée National Centre d'Art Reina Sofia est situé
dans l'ancien HOPITAL GENERAL DE MADRID, au rond-point de Atocha. C'est
le Roi Charles lll qui le fit construire, et qui, sous l'influence de l'Albergo
Die Poveri" de Naples, en confia les travaux à FRANCISCO SABATINI,
d'après un projet de Hermosilla, conçu durant le règne
de Ferdinand Vl. Son tracé est d'influence baroque à la manière italienne, mais nuancé par la grande influence exercée par la prestance du Monastère de l'Escurial. D'ailleurs, si le projet d'origine avait été réalisé, I'édifice aurait dépassé les dimensions du Monastère de l'Escurial. En 1781 s'achèvent les travaux de l'édifice actuel, environ le tiers du projet complet, qui fut interrompu en 1788, avec la mort du monarque qui l'avait inspiré. |
Depuis lors et jusqu'en 1965, l'édifice - l'un des plus grands de
la capitale - a abrité l'Hôpital de Madrid. Après quatre
ans d'abandon, sa démolition fut envisagée, mais en 1977 sa
survie est assurée, après avoir été racheté
par l'Etat, qui l'assigne au Ministère de la Culture. En 1980, la Direction Générale des Beaux Arts confie la première phase de la restauration de l'édifice, à l'architecte Antonio Fernandez Alba, réalisant ainsi les travaux de ce qui est considéré comme étant l'un des projets de plus grande envergure d'Europe, qui est définitivement achevé avec le projet que l'on doit aux architectes Antonio Vazquez de Castro et José L. Iniguez de Onzono. En mai 1986, il ouvre ses portes en tant que Centre d'Art où sont présentées de nombreuses expositions qui connaissent un grand succès auprès du public. Après une période de fermeture de six mois, au cours de laquelle ont été réalisés des travaux d'aménagement et d'amélioration, le nouvel édifice est inauguré le 31 octobre 1990, en sa nouvelle qualité de Musée National. |
Avec la création du nouveau Musée National Centre d'Art Reina
Sofia, par le Décret Royal 53188, du 27 mai 1988, qui remplace le
Musée d'Art Contemporain situé dans un bâtiment de la
Cité Universitaire, I'Espagne complète, dans le domaine de
la culture, le renouveau qu'à vécu la société
après l'avènement de la Démocratie. Il s'agit, dans
la mesure du possible, de rattraper le retard et de pénétrer
dans le modernisme. L'exposition permanente pourra être contemplée au deuxième étage de l'édifice réaménagé. D'autre part, les nouveaux organes directeurs ont fixé, comme objectifs de l'activité du Centre, de conserver et d'enrichir la collection du Musée, de programmer des expositions temporaires, de développer des programmes d'activité culturelle et de vulgarisation adressés au public, et d'offrir aux chercheurs et aux artistes, des services spécialisés d'information,de documentation et d'assistance . |
Grâce au réaménagement et à la réouverture du Centre d'Art Reina Sofia, devenu Musée National, I'Espagne consolide l'un des espaces culturels, consacrés à l'art contemporain, ayant une infrastructure des plus modernes et des plus complètes. Les travaux achevés en 1990 ont supposé l'aménagement de deux nouveaux étages à l'usage du Musée, l'agrandissement de l'espace d'exposition de l'étage 0, l'équipement d'infrastructure technique (climatisation, sécurité, humidité) dans tout le bâtiment, et la construction d'un quai de chargement et de trois tours à circulation verticale, totalement nécessaires à un centre d'expositions. Après la réforme, le Musée dispose d'une surface contruite totale de 54 622 mètres carrés répartis sur six étages. S'agissant d'un édifice ancien ayant de larges murs d'appui, la surface utile est réduite à 36 701 mètres carrés, dont 12 505 correspondent aux salles d'exposition, 5 432 aux bureaux, 7 648 au services généraux de l'édifice, 2 261 aux entrepots et 8 361 aux zones à usage public, ayant, de plus, un espace extérieur de 9 618 mètres carrés, y compris le jardin central et le nouveau parking à autocars. La comparaison avec d'autres centres internationaux, révèle l'importance de ces chiffres qui nous situent face à l'un des plus grands musées du monde, dont la surface des salles d'exposition dépasse celle du MOMA (8 100 m), du Guggenheim (3 100 m), de la Tate Gallery (4 800 m), du Stedelijk (5 380 m) ou du Musée National d'Art Moderne de Tokio (6 000 m), étant seulement comparable à la surface consacrée à de telles fins du Centre Georges Pompidou. De par son équipement technologique, le Musée fait partie de la génération des édifices intelligents, avec un ordinateur central qui maintient le degré de température et d'humidité approprié dans chaque salle, qui règle l'éclairage, qui met en marche les alarmes de sécurité et qui s'autogère en tout ce qui concerne le fonctionnement du système, détectant même les éventuelles pannes. Le cout de la réforme entreprise s'élève à 5,3 milliards de pesetas, une somme qui comprend aussi bien l'aménagement des six étages (2,797 milliards), que la construction du quai de chargement et de sa tour de service (1,007 milliards) ou le ravalement de la façade et les tours de visiteurs (1 milliard). Dans ce chiffre sont également inclues les sommes destinées aux installations de sécurité (202 millions), à l'éclairage (97 millions), à l'atelier de restauration (41 millions) et à la signalisation (20 millions). Le coût au mètre carré des travaux réalisés, s'élève à 97 000 pesetas. Une somme modeste si on la compare avec d'autres travaux d'aménagement d'édifices historiques à l'usage de musées, comme par exemple le Musée d 'Orsay, dont le coût a été de 400 000 pesetas/mètre, et très modeste par rapport aux Etats Unis où le coût moyen du mètre carré de musée s'élève à un million de pesetas. |