Michel Blais
Reportage
Sous le titre un peu laconique de Reportage, il
faut voir, selon les mots de l'artiste, un "parcours ponctué de
fragments" ou encore, comme l'évoque le catalogue de
l'exposition, "un grand reportage et quelques vanités".
Le propos principal de l'exposition, dans la nef de l'abbaye
du Ronceray, est constitué par le Grand Reportage,
une suite de vingt-huit tableaux composée par étapes
entre 1991 et 1993.
C'est en 1992, à l'occasion de sa participation
à un colloque intitulé "Lectures de l'Apocalypse"
organisé à Angers que Michel Blais a donné une
nouvelle orientation à ce travail commencé en 1991, qui
est devenu au gré des événements divers, de
l'actualité et de ses propres préoccupations de peintre,
"son" Apocalypse, jusqu'à constituer un ensemble cohérent.
Cette oeuvre suscite une double lecture : sur la trame et en
parallèle de l'Apocalypse de Saint Jean,
s'imposent des réminiscences d'Apocalypse, de Bosnie, de Somalie
ou d'Algérie, images d'un monde agité de violence et de
folie, éternel recommencement d'une histoire interminable.
Formellement, ces vingt-huit tableaux sont habités de
silhouettes stéréotypées se détachant sur
un carré noir. Plastiquement, Michel Blais utilise le mylar
comme support, utilisant l'envers et l'endroit, jouant de la
transparence, des effets mat/brillant, privilégiant les
matériaux utilisés, recyclés,
réinterprétés, en un jeu d'assemblage, de
construction et de déconstruction.
Parallèlement à ce travail, Michel Blais a
toujours poursuivi d'autres recherches de peintre et de sculpteur.
D'où les "fragments" choisis pour accompagner ce parcours dans
le bas-côté de l'église, "reportages intimes"
montrant quelques oeuvres emblématiques de ses travaux des dix
dernières années : Ubu, Chute d'Icare, Vanité
réduite... qui établissent un dialogue avec
le sujet principal de l'exposition.
|