Le Fauvisme en noir et blanc
Si les artistes fauves sont connus pour leurs peintures aux
couleurs pures
et expressives, leur travail de gravure a rarement été
présenté. Cette
exposition se propose de mettre en lumière la manière
dont les artistes
fauves (Derain, Dufy, Matisse, Vlaminck.), leurs précurseurs
(Gauguin,
Maillol, Munch, Vallotton.) ainsi que leurs contemporains expressionnistes
allemands (Heckel, Kirchner.) ont transcrit en gravure leurs
innovations
picturales et contribué à renouveler l'art de l'estampe
au XXe siècle.
L'exposition rassemble une centaine d'estampes (gravures sur
bois, sur métal
ou lithographies), des matrices en bois gravé, des livres
illustrés, ainsi
que des exemples significatifs de sculptures sur bois. Elle est
l'occasion
de montrer la série exceptionnelle de gravures de André
Derain appartenant
au Musée en les confrontant à celles des autres
artistes fauves.
Les gravures fauves apparaissent autour de 1905, à
un moment où le
développement des procédés photomécaniques
de reproduction remet en cause
les pratiques traditionnelles de l'estampe. Nourris de l'imagerie
populaire
et des arts extra-occidentaux, les artistes fauves vont réinventer
l'estampe. Elle n'est plus seulement une reproduction mais devient
une
ouvre à part entière et un véritable champ
d'exploration. Très souvent,
les artistes expérimentent de nouvelles techniques et
effectuent eux-mêmes
leurs tirages jouant sur l'encrage, la pression et le papier.
Le contraste
des couleurs et la rudesse des contours développés
dans la peinture des
artistes fauves, sont transposés en gravure au moyen de
l'opposition entre
le noir de l'encre et le blanc du papier et de la schématisation
des
figures. À travers ce langage synthétique, les
artistes du XXe siècle
naissant ont renouvelé des thèmes classiques :
les baigneuses et le nu
féminin, les scènes de la vie quotidienne, le paysage...
Ils ont également
contribué au développement du livre illustré,
véritable lieu de dialogue
entre les écrivains et les artistes.
Commissariat général :
Joëlle Pijaudier-Cabot, conservatrice en chef, Musée
d'art moderne Lille
Métropole
Commissaires :
Céline Chicha, conservatrice de bibliothèque
Savine Faupin, conservatrice, Musée d'art moderne Lille
Métropole
Conseiller scientifique :
Emmanuel Pernoud
Cette exposition, reconnue d'intérêt national,
bénéficie du soutien de
l'État - Ministère de la Culture et de la Communication
(Direction des
Musées de France).
L'entreprise SCHERING S.A. la soutient également, ainsi
que l'association
des Amis du Musée d'art moderne.
Le Musée d'art moderne de Lille Métropole est subventionné
par la Communauté
Urbaine de Lille, la Région Nord-Pas de Calais, le Département
du Nord, les
Villes de Lille et de Villeneuve d'Ascq.
Liste des principaux prêteurs
Cette exposition a été rendue possible grâce
aux prêts prestigieux des
collections privées et publiques françaises, notamment
:
Le Havre Bibliothèque municipale
Nice Musée des Beaux-Arts
Musée Matisse
Paris Bibliothèque d'Art et d'Archéologie Jacques
Doucet
Bibliothèque Historique de la Ville de Paris
Bibliothèque Nationale de France
Centre Georges-Pompidou, Musée national d'art moderne
Galerie Fanny Guillon Laffaille
Galerie Louise Leiris
Musée d'art moderne de la Ville de Paris
Musée des Arts d'Afrique et d'Océanie
Musée des Arts et Traditions Populaires
Musée d'Orsay
Musée Picasso
Quimper Musée des beaux-arts
ainsi que les collections publiques et privées étrangères
:
Berne Kunstmuseum
Düsseldorf Kunstmuseum Düsseldorf im Ehrenhof
Londres British Museum et Dessau Trust
Grosvenor Gallery (Fine Arts) Ltd
New York Museum of Modern Art
Parcours de l'exposition
Salle 1 - Les précurseurs :
Émile Bernard, Paul Gauguin, Aristide Maillol, Edvard
Munch, Émile Vallotton
Les artistes fauves se situent dans la filiation d'artistes de
la fin du
XIXe siècle qui, dans des styles différents, cherchent
à renouer avec la
tradition de la gravure sur bois. Lors de leurs séjours
en Bretagne entre
1886 et 1888, Gauguin et Bernard recherchent une simplicité
d'expression qu'
ils trouvent dans l'art populaire. L'attirance de Gauguin pour
une culture
autre qu'occidentale l'amène à partir pour les
îles d'Océanie à la recherche
d'un ailleurs.
Les formes simplifiées et cernées, le traitement
en aplat illustrent ce
retour à un style archaïsant et à l'art populaire.
Le trait et le contraste
du noir et du blanc signifient l'essentiel d'une forme, sans
détails
secondaires, ce que l'on retrouve dans les xylographies des artistes
nabis
Vallotton et Maillol.
Le norvégien Munch inaugure une lignée expressive
dans le travail du bois
qui marquera fortement les expressionnistes allemands.
Salle 2 - Salle documentaire sur la redécouverte
de la gravure sur bois
Les revues illustrées - L'Ymagier (1894-1896) créé
par Rémy de Gourmont et
Alfred Jarry et Perhinderion fondée par Jarry en 1896
- témoignent de l'
intérêt des écrivains et des artistes pour
les sources de la gravure sur
bois : les gravures de la fin du Moyen Âge, les gravures
de Dürer, l'
imagerie populaire, comme les images d'Épinal. La gravure
sur bois japonaise
découverte dans la deuxième moitié du XIXe
siècle en Europe influence les
artistes et est évoquée dans cette salle, tout
comme les arts primitifs, que
collectionnent Vlaminck et Derain dès 1904.
Salle 3 - Les premiers bois fauves :
Louis Valtat, Maurice de Vlaminck, André Derain, Henri
Matisse
Les gravures de Valtat, réalisées entre 1895 et
1905, se caractérisent par
leur composition très schématique, leur grande
économie de moyens et leurs
sujets tirés de la vie moderne ; elles font la transition
entre les gravures
du XIXe siècle et les premières gravures sur bois
des artistes fauves.
Derain et Vlaminck, qui partagent un atelier à Chatou
depuis 1900,
redécouvrent la technique fruste et archaïque du
bois de fil et s'
enthousiasment pour l'ouvre de Gauguin et les arts primitifs.
En 1906,
Derain grave sur des panneaux de bois des frises de danseuses
directement
inspirées des sculptures réalisées par Gauguin
aux Îles Marquises. Derain et
Vlaminck réalisent, vers 1906, des xylographies à
la technique rudimentaire
sur le thème de la figure et du nu féminin où
le contraste du noir et du
blanc prédomine. Elles sont expérimentales car
les tirages à très peu d'
exemplaires sont faits par les artistes eux-mêmes sans
passer par un
imprimeur. La même année, Matisse exécute
trois xylographies, technique qu'
il n'utilisera plus par la suite, qui sont des témoins
remarquables de sa
période fauve par la déformation du corps, la violence
qui se dégage des
attitudes du modèle.
Salle 4 - Les lithographies de Henri Matisse
Henri Matisse, Figure de dos au collier
noir, 1906, lithographie.
Collection Bibliothèque d'Art et d'Archéologie
Jacques Doucet, Paris
Henri Matisse
Toujours en 1906, Matisse réalise une série de
lithographies sur le thème du
nu et du portrait féminin dessiné à l'aide
d'une ligne souple et continue
qui annonce le travail postérieur de l'artiste. De grands
formats, tirées
par un imprimeur, ses lithographies, tout comme ses xylographies,
correspondent à un projet d'édition différent
des recherches expérimentales
de Derain et de Vlaminck.
Salle 5 - Les livres illustrés : André Derain,
Raoul Dufy, Albert Marquet,
Pablo Picasso, Maurice de Vlaminck
André Derain, Nus, vers 1906,
gravure sur bois
Coll. Musée d'Art Moderne Lille Métropole
Photo. Philippe Bernard
Un dialogue fécond s'instaure entre les écrivains
et les artistes fauves par
l'illustration de textes poétiques. Certains projets n'aboutiront
pas et ne
donneront que des essais, tels ceux de Marquet pour Bubu de Montparnasse.
En
1909, le galeriste Daniel-Henry Kahnweiler commence son activité
d'éditeur
en publiant le premier livre de Guillaume Apollinaire, L'Enchanteur
pourrissant, illustré par Derain de 32 xylographies. Le
hiératisme des
attitudes des personnages, la simplification des formes traduisent
l'
influence de l'art primitif et de sa rigoureuse construction
formelle. Puis
en 1911, un autre texte d'Apollinaire, Le Bestiaire ou cortège
d'Orphée, est
cette fois illustré par Dufy au moyen de xylographies
traitées avec une
grande précision des détails. En 1912, Kahnweiler
propose de nouveau à
Derain d'illustrer un livre de Max Jacob, Les Ouvres burlesques
et mystiques
de frère Matorel mort au couvent. La facture archaïsante
du bois gravé suit
l'esprit du texte qui mêle poèmes, contes et chansons
inspirés du Moyen Âge.
Salle 6 - Salle documentaire historique
Un ensemble de photographies et de textes documentaires évoquent
le contexte
historique du fauvisme ainsi que les rapports et influences de
la gravure
sur d'autres pratiques (peinture, sculpture, céramique,
textile).
Salle 7 - Salle documentaire technique
Les techniques de gravure (gravure sur bois, lithographie, pointe
sèche)
utilisées par les artistes fauves sont expliquées
à partir d'une valise
pédagogique prêtée par le Musée de
Gravelines. Des matrices originales, des
épreuves d'impression et des tirages ainsi qu'une presse
lithographique et
deux CDRom sur les techniques de gravure sont également
présentés.
Salle 8 - L'évolution de la gravure fauve vers une
gravure plus décorative:
Raoul Dufy, Émile Othon Friesz, Henri Manguin, Maurice
de Vlaminck
À partir de 1910, les artistes fauves exploitent davantage
le caractère
décoratif et stylisé de la gravure sur bois. L'intérêt
de Dufy pour l'art de
la xylographie médiévale et les arts décoratifs
se traduisent, d'une part,
par un rendu précis du modelé et des oppositions
d'ombre et de lumière et, d
'autre part, par la stylisation ornementale de la végétation.
Les paysages
réalisés par Vlaminck dans les années 1910
sont encore fauves par le
contraste entre le noir et le blanc qui traduisent la fulgurance
du motif,
mais évoquent aussi l'influence du cubisme par la géométrisation
des formes.
Salle 9 - Les artistes expressionnistes allemands du groupe
Die Brücke (Le
pont) : Erich Heckel, Ernst Ludwig Kirchner, Karl Schmidt-Rottluff
Karl Schmidt-Rottluff, Chemin avec des
arbres, 1911
Gravure sur bois. Kunstmuseum - Düsseldorff
© Landesvildstelle. Rheinland
Les gravures sur bois des artistes allemands du groupe Die Brücke,
constitué
à Dresde en 1905, font écho aux gravures des artistes
fauves. Heckel,
Kirchner, Schmidt-Rottluff, influencés par l'art de Dürer,
de Munch et les
arts primitifs, simplifient à l'extrême leurs compositions
traitées en
larges aplats à l'aide de lignes anguleuses pour évoquer
des scènes banales
de la vie quotidienne, des paysages. La technique rudimentaire
utilisée (une
planche de bois travaillée au canif), l'impression réalisée
par les artistes
eux-mêmes leur laissent une grande liberté d'expression
et de diffusion.
Les artistes représentés dans
l'exposition
ÉMILE BERNARD (1868-1941)
Émile Bernard fait partie avec Gauguin notamment, du groupe
dit "École de
Pont-Aven". Il s'intéresse aux techniques du bois
dans son ensemble et s'
essaye à toutes sortes de procédés, lithographie,
xylographie, zincographie.
En 1889, il expose au café Volpini un album composé
de sept zincographies
intitulé Bretonneries dans lequel il aborde le synthétisme.
Il collabore
également à plusieurs revues qui tentent à
la fin du XIXe siècle, de
redonner ses lettres de noblesse à la gravure d'artiste
: L'Ymagier, L'
Estampe originale. Il contribue au renouveau de la xylographie
en publiant,
à partir de 1888, la revue Le Bois. Il avait coutume de
réaliser ses tirages
lui-même et de les rehausser ensuite. Il commence en 1905
à travailler pour
le galeriste Ambroise Vollard qui lui commande plusieurs éditions.
ANDRÉ DERAIN (1880-1954)
André Derain rencontre Matisse à l'Académie
Carrière où il suit des cours de
1898 à 1899. En 1900, il fait la connaissance de Vlaminck
: les deux
artistes partagent un atelier commun à Chatou et font
l'expérience de la
couleur pure. En 1905, il passe l'été avec Matisse
à Collioure : ils tirent
tous deux profit de la découverte de Gauguin en appliquant
les couleurs
pures sur de larges aplats. La même année, le Salon
d'Automne voit
l'émergence du fauvisme. Derain aborde la xylographie
en même temps que
Maurice de Vlaminck, au moment où ils partagent un atelier
commun à Chatou
et où ils expérimentent diverses innovations esthétiques.
Il réalise ainsi
entre 1905 et 1906 une vingtaine de planches se situant dans
la lignée des
bois de Gauguin. Il aborde dans ces gravures le thème
du nu féminin, traité
de manière très schématisée. À
la demande de Daniel-Henry Kahnweiler, il
illustre L'Enchanteur pourrissant d'Apollinaire : il grave pour
cet ouvrage
12 planches hors textes, ainsi qu'une série de lettrines,
bandeaux et
culs-de-lampe. Il crée à cette occasion le monogramme
de l'éditeur. Ces
gravures témoignent de l'intérêt porté
par Derain aux arts populaires et à l
'art africain, manifeste dans le hiératisme des figures,
la brutalité des
contrastes et la schématisation des formes. Les illustrations
qu'il réalise
pour Les Ouvres burlesques et mystiques de frère Matorel
mort au couvent de
Max Jacob en 1912, marquent sa rupture définitive avec
le fauvisme.
RAOUL DUFY (1877-1953)
Originaire du Havre, comme Othon Friesz avec lequel il est ami,
Raoul Dufy
reçoit une formation artistique classique dans l'atelier
de Bonnat, à
l'École des Beaux-Arts de Paris. En 1905, la vision du
tableau de Matisse,
Luxe, calme et volupté au Salon des Indépendants
l'incite à abandonner son
style post-impressionniste pour expérimenter la couleur
pure. Il poursuit
ses recherches picturales avec Friesz et Marquet en Normandie,
et à l'
Estaque dans le Midi avec Braque. Dufy aborde l'estampe dans
l'optique d'une
extension de son art aux arts décoratifs. De 1907 à
1911, il s'adonne à la
xylographie, cherchant à renouer avec la tradition médiévale
de cette
technique ; ces gravures attestent également de l'influence
de l'imagerie
populaire. En 1910, il grave quatre planches qui lui permettent
d'explorer
les ressources décoratives de la technique de la gravure
sur bois : il s'
agit de La Danse, L'Amour, La Chasse et La Pêche. Dufy
joue sur les
contrastes du noir et du blanc pour créer des compositions
très fouillées :
ces motifs seront repris plus tard pour des impressions sur tissus
réalisées
par les ateliers Bianchini-Férier.
Dufy réalise également des illustrations : il collabore
ainsi avec Guillaume
Apollinaire pour la réalisation du Bestiaire ou Cortège
d'Orphée pour lequel
il exécute une série de vingt vignettes. Après
guerre, Dufy délaisse la
xylographie au profit de la lithographie, en même temps
qu'il s'éloigne de l'esthétique fauve.
ÉMILE OTHON FRIESZ (1879-1949)
Originaire du Havre, Émile Othon Friesz forme, avec Georges
Braque et Raoul
Dufy, la composante havraise du mouvement fauve. Il fréquente
l'atelier
Bonnat en 1899. Il se lie avec Henri Matisse et Georges Rouault.
Il
expérimente la gravure sur bois en 1910, réalisant
quelques essais dans
cette technique, comme Adam et Ève, Le Pêcheur de
Cassis, Ève sous les
palmiers. Comme les autres peintres de sa génération,
Friesz est marqué par
l'ouvre de Paul Cézanne, découverte lors de la
rétrospective de 1907 : ses
gravures, bien qu'exécutées de manière rudimentaire
à l'aide d'un canif,
témoignent de cette influence de par la géométrisation
des formes, et
l'intérêt conféré aux jeux de lumière.
Il délaisse ce procédé par la suite,
pour s'adonner à la lithographie et à la taille-douce.
PAUL GAUGUIN (1848-1903)
Un premier voyage à la Martinique en 1887 révèle
à Gauguin la valeur
synthétique des couleurs. Il participe aux recherches
des artistes de l'
École de Pont-Aven au côté d'Émile
Bernard, subissant également l'influence
de l'estampe japonaise. La Vision après le sermon (1888)
est révélatrice de
ce style. Ses séjours successifs à Tahiti l'incitent,
sous l'influence de l'
art local, à adopter un style synthétique et une
thématique empreinte de
mythes païens. Paul Gauguin aborde la gravure sur bois par
le biais de la
sculpture. Il avait déjà pratiqué l'estampe
auparavant, réalisant une série
de zincographies sur le thème de la Bretagne et des îles
du Pacifique qu'il
expose au café Volpini en 1889. Ses premiers bois, dix
planches pour
Noa-Noa, ont été gravés à Paris et
Pont-Aven, entre ses deux séjours à
Tahiti. Il tire ses bois lui-même. Il cherche ainsi à
renouer avec les
techniques primitives, rejetant la gravure de reproduction. Trente-cinq
bois
environ sont réalisés au cours de son second séjour
aux Îles Marquises. Il
use fréquemment d'ornementations typographiques qui seront
d'une grande
influence sur les artistes de la génération suivante.
ERICH HECKEL (1883-1970)
Ami de Schmidt-Rottluff, Erich Heckel rencontre Kirchner à
Dresde en 1904
alors qu'ils étudient tous deux l'architecture. Avec ce
dernier, il
participe à la fondation du groupe Die Brücke ("Le
Pont") en 1905. Il
réalise à cette époque de nombreuses xylographies
où l'accent est mis sur
l'essentiel. Ses thèmes de prédilection sont le
nu et les paysages.
L'influence des arts primitifs, découverts en visitant
le musée
ethnographique de Dresde, se traduit dans ses gravures par un
langage formel
dur et elliptique.
ERNST LUDWIG KIRCHNER (1880-1938)
Ernst Ludwig Kirchner s'initie à l'art d'avant-garde au
début du siècle à
Munich, où il assiste à des expositions du Phalanx.
En même temps, il fait
la découverte de la gravure sur bois à travers
l'ouvre de Dürer. À Dresde,
il suit des études d'architecte et fonde en 1905 le groupe
Die Brücke. Ses
sujets de prédilection sont alors le nu féminin,
des paysages et des scènes
de cirque. Il aborde le thème de la rue en 1908. Son intérêt
pour la gravure
sur bois est à mettre en relation avec son goût
pour l'art de Dürer, et sa
découverte des arts primitifs qu'il collectionne. Le style
de Kirchner se
modifie pour atteindre une simplification formelle après
avoir vu des ouvres
fauves, en particulier celles de Matisse exposées à
Berlin en 1909. Il s'
installe à Berlin en 1911 et collabore à la revue
Der Sturm ("La Tempête")
créée par Walden. Il développe alors le
thème de la passante dans les rues
de Berlin dans des ouvres aux formes anguleuses.
ARISTIDE MAILLOL (1861-1944)
Bien qu'ayant fréquenté l'École des Beaux-Arts
et l'atelier de Cabanel à l'
Académie des Beaux-Arts, Aristide Maillol se détourne
rapidement de l'art
classique. Il fréquente les artistes nabis et se forge
progressivement un
style personnel. Il aborde surtout la technique de la gravure
sur bois qu'il
utilise pour réaliser des ouvres sur son thème
de prédilection, le nu
féminin. On retrouve dans ses bois l'influence de Gauguin.
Il utilise cette
technique pour illustrer plusieurs textes commandés par
Ambroise Vollard,
dont les Églogues de Virgile en 1926. Dès 1893,
il a également recours à la
lithographie qui lui permet de réaliser des planches plus
proches du
dessin.
HENRI MANGUIN (1874-1949)
Henri Manguin fait partie du groupe d'artistes formé autour
de Matisse dans
l'atelier animé par Gustave Moreau à l'École
des Beaux-Arts. Il participe d'
ailleurs en 1905 à la première exposition du groupe
qui a valeur de
manifeste, au Salon d'Automne. Avant 1930, il n'aborde la gravure
que pour
quelques essais qui sont plus des reprises de thèmes abordés
en peinture que
des ouvres à part entière. Il pratique surtout
la taille-douce.
ALBERT MARQUET (1875-1947)
Albert Marquet suit les cours de Gustave Moreau à l'École
des Beaux-Arts : c
'est là qu'il rencontre Matisse, ainsi que d'autres artistes
ayant contribué
au développement de l'esthétique fauve. Pendant
la période fauve, il exécute
quelques bois gravés destinés initialement à
l'illustration : La Veuve
(1902), La Blanchisseuse (1908). Parallèlement, il aborde
la lithographie.
HENRI MATISSE (1869-1954)
Henri Matisse étudie à l'Académie Julian,
puis dans l'atelier de Gustave
Moreau à l'École des Beaux-Arts, où il se
lie avec Marquet. Il adopte dans
un premier temps un style néo-impressionniste, sous l'emprise
de Signac.
Influencé par l'ouvre de Gauguin découverte au
cours d'un séjour dans le
Midi avec Derain en 1905, il abandonne le pointillisme au profit
de
recherche sur la construction de la peinture au moyen d'aplats
de couleurs
pures. Henri Matisse aborde l'estampe en même temps que
d'autres techniques
plastiques : l'estampe constitue pour lui un moyen d'expression
artistique à
part entière. Après quelques essais en taille-douce
au début du siècle, il
exécute trois bois en 1906 sur le thème du nu.
Plusieurs parallèles peuvent
être faits entre ces gravures et les peintures contemporaines
comme La Joie
de vivre : le thème du nu, l'utilisation d'un cerne entourant
les figures,
la déformation des corps, une conception décorative
de la peinture. En 1906,
il découvre la lithographie et réalise au moyen
de cette technique une série
de nus à partir du même modèle. Il explore
ici la simplicité de la ligne
tracée par le crayon lithographique, sans recourir au
moindre artifice,
usant de cadrages audacieux pour jouer sur le blanc du papier
et la sobriété
du trait.
EDVARD MUNCH (1863-1944)
L'estampe permet à Edvard Munch de diffuser son ouvre
peint, mais également
d'explorer de nouveaux modes d'expression plastique. Il aborde
ainsi
plusieurs techniques de gravure. Il pratique l'eau-forte entre
1894 et 1895.
C'est au cours de son séjour à Paris en 1894-1895,
qu'il s'initie à la
lithographie, transposant dans cette technique son fameux Cri.
Il réalise
également de nombreux portraits au moyen de ce procédé.
Il pratique la
lithographie en couleurs dès 1896 ; le trait lithographique
s'accorde
parfaitement à la linéarité de son dessin.
Munch contribue également au
renouveau de la gravure sur bois, pratiquée dans l'optique
de renouer avec
la tradition des arts graphiques. Le caractère rudimentaire
de sa technique
lui permet d'accentuer les effets dramatiques recherchés.
Afin d'obtenir des
planches polychromes, il avait coutume de découper la
matrice qu'il
utilisait et d'en encrer les différentes parties. La femme
constitue son
sujet de prédilection.
PABLO PICASSO ( PABLO RUYZ Y PICASSO DIT) (1881-1973)
D'origine espagnole, Picasso arrive à Paris en 1900. Formé
à l'art
classique, il réalise à partir de 1901 une série
de toiles où la tonalité
bleue domine, représentant des figures isolées.
Définitivement installé à
Paris en 1904, il aborde une nouvelle phase de son ouvre, caractérisée
par
des tonalités roses : il traite dans ses toiles le thème
du cirque et
réalise des portraits d'enfants. En 1907, Picasso élabore
une composition
particulièrement novatrice, Les Demoiselles d'Avignon
qui marque le début du
Cubisme. Bien qu'ayant beaucoup pratiqué la gravure, Pablo
Picasso réalise
peu de xylographies. Ses quelques essais dans cette techique
datent de
1906-1907. Auparavant, il avait déjà abordé
la gravure par le biais de la
taille-douce, réalisant des planches magistrales comme
Le Repas frugal ou la
série consacrée aux Saltimbanques. Son seul bois
édité est le Buste de jeune
femme (1906). Il aborde dans ses gravures le thème du
nu féminin et du
visage : ces planches s'inscrivent dans les recherches de l'artiste
pour les
Demoiselles d'Avignon. Sollicité par Daniel-Henry Kahnweiler
pour illustrer
le livre Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée de Guillaume
Apollinaire, Picasso
exécute deux xylographies avant de renoncer au projet
qui sera finalement
réalisé par Raoul Dufy.
KARL SCHMIDT-ROTTLUFF (1884-1976)
Karl Schmidt-Rottluff entreprend des études d'architecture
à Dresde. Il
participe à la fondation du groupe Die Brücke en
1905, dont il aurait
suggéré le nom. Il propose à Munch d'adhérer
au groupe, mais celui-ci
refusera. Il se consacre essentiellement au paysage - il est
le premier à
s'évader de la ville - et à la nature morte, sans
aborder les thèmes
privilégiés des autres membres du groupe (les scènes
de cabaret, les nus
dans l'atelier). La gravure sur bois pratiquée dès
1906, lui permet
d'atteindre une expression synthétique. il construit ses
paysages, imprégnés
d'atmosphère mélancolique et mystique, par des
formes traitées en aplats,
l'opposition violemment contrastée du noir et du blanc
éliminant tous
détails.
FÉLIX VALLOTTON (1865-1925)
Né en Suisse, Félix Vallotton fait son apprentissage
de peintre à Paris, à l
'Académie Julian où il rencontre Toulouse-Lautrec.
Il fréquente les artistes
participant au courant nabi et collabore à La Revue Blanche.
Il aborde la
lithographie à partir de 1892, avant tout pour réaliser
des dessins de
presse. Mais son talent se manifeste surtout dans la gravure
sur bois : il
est influencé par la gravure de la Renaissance et par
l'estampe japonaise.
Il aborde principalement trois thèmes, le portrait, le
paysage, et les
scènes de la vie quotidienne (L'Averse, Le Coup de vent,
etc) et traite
également des scènes intimistes de la vie quotidienne.
Son style se
manifeste essentiellement par l'usage d'oppositions franches
d'aplats de
noir et de blanc. Il contribue, par l'originalité de son
style, à renouveler
la technique de la gravure sur bois de fil.
LOUIS VALTAT (1869-1952)
Louis Valtat fréquente l'École des Beaux-Arts puis
l'Académie Julian et
côtoie le groupe des nabis. Il pratique plusieurs techniques
d'estampes,
mais excelle surtout dans la xylographie. Il aborde également
la gravure en
couleurs. Il fait paraître À Table en 1894 dans
L'Épreuve. En 1905, il
exécute un ensemble de 14 gravures sur le thème
de la femme. Il participe la
même année à l'exposition des artistes fauves
au Salon d'Automne. Il fait
ainsi la jonction entre les nabis et le fauvisme.
MAURICE DE VLAMINCK (1876-1958)
Maurice de Vlaminck commence à peindre avec Derain, dans
leur atelier commun
de Chatou en 1899. Il avait jusque là pratiqué
toutes sortes de métiers,
notamment celui de sculpteur décorateur de mobilier en
bois. Vlaminck
expérimente la technique de la xylographie avec Derain
vers 1900 : il
réalise à cette époque son premier bois,
Au Bordel, taillé au canif dans une
planche de bois de récupération. Les ouvres de
cette époque témoignent de l'
intérêt que portait Vlaminck aux arts africains,
dont il est l'un des
premiers à déceler la valeur esthétique.
Ses premières estampes (Tête de
femme (1901), Jeune fille se coiffant (1906), Tête de femme
(1906)) sont
publiées par Daniel-Henry Kahnweiler en 1912. Marquées
par l'influence de
Gauguin, ces planches sont caractérisées par la
schématisation des formes et
la rudesse de leur traitement. Le style de Vlaminck évolue
après son séjour
dans le Midi en 1913 : son ouvre est en effet marquée
par l'influence de
Cézanne qui l'amène à réaliser alors
des compositions proches du cubisme :
une série de planches, éditées par Daniel-Henry
Kahnweiler en 1913,
représentant des paysages, s'inscrivent dans cette mouvance.
Par la suite,
Vlaminck délaisse la xylographie au profit d'autres techniques.
Ce
changement de procédé est également révélateur
de l'évolution de son style.
L' histoire de l'estampe du XIXe au XXe
siècle
Le XIXe siècle vit perdurer la gravure d'artiste, avec
des contributions
majeures comme celles de Honoré Daumier, Eugène
Delacroix ou Théodore
Géricault ; en même temps se développa la
gravure de reproduction et d'
illustration. En effet, la lithographie inventée à
la fin du XVIIIe siècle
contribua à l'essor de l'estampe dite « d'interprétation
», lié également au
développement de la presse. La photographie, inventée
en 1839, allait
rapidement supplanter l'estampe comme mode de reproduction de
l'image.
À partir de 1860, on assista à un renouveau de
l'estampe, initié par
plusieurs artistes prônant cette technique comme un moyen
d'expression à
part entière. La lithographie commença par être
utilisée à des fins
esthétiques par les artistes romantiques. Elle connut
un développement
particulier sous l'impulsion de Taylor et Nodier qui l'utilisèrent
pour
illustrer leur grande série des Voyages pittoresques dans
l'ancienne France.
Ce procédé fut également particulièrement
prisé pour réaliser des
illustrations : Delacroix l'employa pour orner des textes de
Shakespeare et
de Goethe.
Parallèlement, on assista à partir de la deuxième
moitié du siècle à un
renouveau de l'eau-forte du à l'intérêt des
artistes pour l'exploration de
ces techniques ancestrales et au goût des collectionneurs
pour les épreuves
rares. Les artistes paysagistes tels Charles François
Daubigny et Alexandre
Gabriel Decamps ont produit plusieurs ouvres au moyen de cette
technique.
Charles Méryon et Rodolphe Bresdin s'adonnaient de leur
côté à l'eau-forte
sans finalité commerciale. En 1861, la Société
des Aquafortistes est fondée,
à l'initiative du graveur Félix Bracquemond, de
l'imprimeur Auguste Delâtre
et de l'éditeur Alfred Cadart. Les artistes impressionnistes,
notamment
Édouard Manet et Edgar Degas abordèrent la technique
de l'eau-forte sans
optique mercantile. Paul Gauguin choisit quant à lui la
gravure sur bois de
fil pour exécuter des ouvres d'inspiration primitiviste
au moyen d'une
technique rudimentaire.
Le XIXe siècle vit en effet la résurgence de la
gravure sur bois. Gustave
Doré réalisa de nombreuses illustrations au moyen
de cette technique qui lui
permit d'atteindre un degré de précision proche
du dessin à la plume. Cette
recherche de technicité conduisit néanmoins le
bois de bout à son déclin, en
raison de la concurrence des procédés photomécaniques
dans la deuxième
moitié du siècle. Auguste Lepère contribua
à réintroduire la technique du
bois de fil en exploitant les possibilités graphiques
de cette technique.
Plusieurs artistes suivirent son exemple, tels Jean-Émile
Laboureur ou Félix
Vallotton, Paul Gauguin, Armand Séguin, Maurice Denis
ou Aristide Maillol.
Lepère lança en 1896 la revue L'Image avec le graveur
Tony Beltrand et le
critique Claude Roger-Marx afin de promouvoir le bois dans tous
ses aspects.
Rémy de Gourmont fonda avec Alfred Jarry L'Ymagier, revue
qui réunissait
aussi bien des estampes populaires que des gravures sur bois
d'artistes
contemporains.
La fin du XIXe siècle vit également l'explosion
de la lithographie en
couleurs, utilisée pour réaliser des affiches (comme
celles de Jules Chéret,
de Théophile Alexandre Steinlen ou de Alfons Mucha), et
des dessins de
presse. Henri de Toulouse-Lautrec allait donner ses lettres de
noblesse à
cette technique qu'il utilisa pour dépeindre le Paris
fin de siècle : il
aborda ainsi le thème de la maison close dans sa série
Elles.
Les artistes nabis utilisèrent également la lithographie
en couleurs pour
diffuser leur art : Édouard Vuillard fit paraître
en 1899 une série
intitulée Paysages intérieurs. Ambroise Vollard
commanda à ces artistes
plusieurs illustrations de textes classiques. Le critique Claude
Roger-Marx
contribua à l'essor de cet art dans sa revue L'Estampe
originale, qui
commença de paraître en 1893 : il y publia des planches
de Henri
Fantin-Latour, Pierre Puvis de Chavannes, Eugène Carrière.
L'artiste norvégien Edvard Munch chercha quant à
lui à interpréter ses
toiles en gravure afin d'assurer à son art une plus large
diffusion : il
aborda pour ce faire toutes les techniques de l'estampe, et participa
au
renouveau de la xylographie.
Cependant les amateurs tendirent à délaisser l'estampe
originale des
peintres au profit d'ouvres d'artistes faisant preuve d'une plus
grande
technicité. Les artistes d'avant-garde s'intéressèrent
néanmoins toujours à
ces techniques et tentèrent de transposer en gravure leurs
innovations
picturales. Ainsi, parallèlement à ses toiles dites
roses, Pablo Picasso
entreprit une série de tailles douces sur le thème
des Saltimbanques en
1905. Par la suite, il réalisa avec Georges Braque, pour
le compte de
Daniel-Henry Kahnweiler, plusieurs gravures qui s'inscrivent
dans les
recherches cubistes que menèrent les deux artistes. L'artiste
qui explora le
plus les apports du cubisme en gravure fut Jacques Villon qui
tenta d'
appliquer dans des planches telles L'Équilibriste le nombre
d'or et la
composition par facette décomposées.
Alors que les artistes dans la mouvance du cubisme pratiquèrent
plus la
taille-douce, les fauves adoptèrent la gravure sur bois
de fil qui leur
permit de renouer avec les sources de leur art (estampes populaires,
arts
primitifs) et de s'inscrire dans la filiation des artistes de
la fin du XIXe
siècle qui ont contribué à remettre à
l'honneur la technique du bois de fil
(Emile Bernard, Félix Vallotton, Paul Gauguin, Edvard
Munch) : les
contrastes rudes du noir et du blanc dus à la dureté
du matériau utilisé
leur permettaient de traduire en gravure les contrastes picturaux
introduits
dans leur peinture par l'usage de couleurs pures. Comme Munch,
les artistes
allemands de Die Brücke trouvèrent dans la gravure
un moyen de diffuser leur
art. Les artistes expressionnistes de Munich prirent le relais
: l'ouvre
gravé de Wassily Kandinsky se développa parallèlement
à son ouvre peint. L'
expressionnisme se poursuivit dans l'entre-deux guerres avec
des artistes
comme Ernst Ludwig Kirchner, Emil Hansen Nolde et Oskar Kokoschka.
Parallèlement, les artistes du Bauhaus abordèrent
l'estampe, notamment sous
l'impulsion de Lyonel Feininger qui animait un atelier de gravure.
Les
albums publiés par les artistes du Bauhaus (Wassily Kandinsky,
Paul Klee,
Oskar Schlemmer etc.) contribuèrent à diffuser
largement les principes
artistiques de l'école.
Parallèlement, on assistait en France au développement
de la gravure dans
des directions variées. Le burin connut un certain renouveau
sous l'
impulsion de Émile Laboureur qui réalisa des gravures
d'inspiration cubiste.
De son côté, Stanley William Hayter fonda l'Atelier
17 et initia à la
gravure plusieurs artistes surréalistes. Il collabora
notamment avec Max
Ernst qui trouva dans l'estampe une source très riche
d'expérimentations. L'
édition d'art connut un certain renouveau grâce
à Ambroise Vollard et Albert
Skira : Georges Rouault illustra ainsi plusieurs suites dont
le Miserere et
Chagall se vit confier l'illustration de textes classiques comme
la Bible et
les Fables de Jean de la Fontaine. Parallèlement à
ses recherches en
peinture et sculpture, Pablo Picasso poursuivit son ouvre gravé,
réalisant à
cette époque la Suite Vollard, ensemble d'eaux-fortes
dans lesquelles il
aborda le thème du Minotaure, et les rapports de l'artiste
et de son modèle.
Glossaire
Les mouvements artistiques :
Die Brücke : (="Le Pont")
Cette association d'artistes fut fondée le 7 juin 1905
à Dresde par Ernest
Ludwig Kirchner, Fritz Bleyl, Erich Heckel et Karl Schmidt Rottluff,
rejoints par Max Pechstein, Emil Nolde et Otto Mueller. Leur
programme était
de s'opposer à toutes les formes d'académisme en
faisant la promotion d'un
art tourné vers l'avenir. Pour y parvenir, les protagonistes
du mouvement
rejettent les règles classiques de la représentation
en cherchant leurs
modèles dans les arts primitifs. Leur goût pour
la xylographie, inspirée des
modèles de la fin du Moyen-Âge, s'inscrit dans ce
rejet des conventions. Ils
pratiquent un dessin simplifié à l'extrême
et n'hésitent pas à employer des
teintes agressives. Le nu, symbole de pureté, constitue
un de leur thème de
prédilection. En 1911, le groupe s'installe à Berlin
où il participe aux
expositions de la galerie Der Sturm. Il se dissout en 1913, au
moment où
Kirchner fait paraître le texte Chronik des Brücke,
à la fois manifeste et
historique du mouvement, chaque artiste s'orientant dans des
voies
différentes.
Der Blaue Reiter : (= "Le Cavalier Bleu")
Le mouvement du Blaue Reiter, dont le nom est celui d'une publication,
l'
Almanach du Blaue Reiter, et de deux expositions, se développe
à Munich à la
fin de 1911 et en 1912. L'originalité de ce courant réside
dans la recherche
de la confrontation de l'art d'avant-garde avec d'autres formes
d'art,
notamment extrême-orientale, ou populaire. L'apparition
de cette revue
marque à Munich le point culminant d'une évolution
artistique menée par deux
russes Wassily Kandinsky et Alexeij Jawlensky, rejoints par Paul
Klee, Franz
Marc, August Macke et Gabriele Münter : ces artistes explorent
les capacités
expressives de la couleur.
Nabis :
Ce groupe dont le nom signifie prophète en hébreu,
réunit à la fin de 1888
autour de Paul Sérusier, plusieurs artistes dont Pierre
Bonnard, Edouard
Vuillard, Maurice Denis, Félix Vallotton, Ker-Xavier Roussel,
Paul Ranson,
Henry-Garbiel Ibels, René Piot, Joseph Rippl-Ronaï.
Le manifeste du
mouvement est le tableau de Sérusier intitulé Le
Talisman, peint à Pont-Aven
sur les conseils de Paul Gauguin. Maurice Denis se fait le théoricien
du
mouvement dont le principe fondateur est de transcrire la pensée
au moyen de
la ligne et des couleurs librement utilisées. Il puise
ses sources dans l'
art japonais, l'art médiéval, la peinture primitive
italienne. La surface
picturale est traitée par aplats cloisonnés d'un
cerne épais, et la ligne
est utilisée de manière décorative. Plusieurs
tendances se manifestent au
sein du groupe : Denis et Sérusier s'orientent dans une
voie ésotérique,
alors que Bonnard, Vuillard et Vallotton s'attachent à
la représentation de
scènes intimistes. Tous ces artistes manifestent un grand
intérêt pour les
arts décoratifs, l'affiche, et l'illustration. Les Nabis
exposent ensemble
en 1891, et collaborent à La Revue Blanche. Une ultime
exposition est
organisée en 1899 à la galerie Durand-Ruel en hommage
à Odilon Redon.
Fauvisme :
Le nom de fauve a été attribué par le critique
Louis Vauxcelles à un groupe
d'artistes d'horizons différents, mais exposant ensemble
au Salon d'automne
de 1905 : Henri Matisse, Henri Manguin, Albert Marquet, Charles
Camoin, Jean
Puy, André Derain, Maurice de Vlaminck, Émile Othon
Friesz, Raoul Dufy et
Kees Van Dongen. Trois groupes se rejoignent autour de Matisse
: l'un est
constitué d'anciens élèves de Gustave Moreau
(Matisse, Marquet, Manguin,
Camoin) ; parallèlement, André Derain et Maurice
de Vlamink occupent à
Chatou un atelier commun où, sous l'influence de Van Gogh,
ils procèdent à
des recherches picturales à partir de la couleur pure.
En 1906, ce noyau est
rejoint par trois peintres havrais : Émile Othon Friesz,
Raoul Dufy et
Georges Braque. Tous ces artistes vouent une grande admiration
à Van Gogh et
à Gauguin. Sans programme, le fauvisme suit les orientations
picturales
déterminées par Matisse et Derain au cours de leur
séjour dans le midi
pendant l'été 1905 : construction de l'espace au
moyen de la couleur, usage
d'aplats sans recherche d'effet de clair-obscur, utilisation
de couleurs
vives sans finalité illusionniste, touche vigoureuse.
En gravure, ces
caractéristiques sont traduites au moyen de la technique
de la gravure sur
bois. Vers la fin de 1907, le fauvisme éclate en diverses
tendances.
Expressionnisme :
Au sens strict, l'expressionnisme se développe dans l'Europe
germanique au
début du XXe siècle dans la lignée de l'ouvre
du peintre norvégien Edvard
Munch et de Van Gogh. Dresde avec le groupe Die Brücke,
Munich avec le Blaue
Reiter et Berlin constituent les centres d'activité de
ce courant d'
avant-garde.
Les techniques :
Taille d'épargne :
Terme regroupant toutes les techniques de gravure en relief (gravure
sur
bois, sur linoléum, sur matières plastiques etc.).
Le principe consiste à
creuser la matière dans ce qui sera le blanc du dessin
: les parties
creusées resteront blanches, alors que les parties restées
intactes, en
relief, seront encrées. L'artiste se sert pour cela d'une
gouge ou d'un
canif. La planche, une fois gravée, est encrée
au moyen d'un rouleau ou d'un
gros tampon. On applique ensuite une feuille de papier sur la
surface pour
procéder au tirage.
Dans le cas d'une gravure en couleurs, le principe reste le même
: il suffit
d'utiliser une planche par couleur. Le tirage résulte
du passage de toutes
les planches, laissant apparaître le motif à l'aide
de repères. Le tirage
peut également être colorié au pochoir, technique
notamment utilisée pour
les estampes populaires.
Xylographie :
Terme désignant la gravure sur bois : on distingue la
gravure sur bois de
fil et la gravure sur bois de bout.
- Gravure sur bois de fil :
Ce procédé est employé depuis le XVe siècle.
La planche est découpée dans le
sens de la fibre du bois : on utilise généralement
pour cette technique des
arbres fruitiers pour leur homogénéité et
leur tendresse. Le bois de fil se
travaille au moyen d'un canif qui évide le bois de chaque
côté du trait
dessiné, ou à la gouge qui permet de creuser de
plus grandes surfaces.
- Gravure sur bois de bout :
Cette technique a été mise au point à la
fin du XVIIIe siècle : la planche
est constituée d'un assemblage de petits cubes, taillés
dans du bois dur
(généralement du buis) perpendiculairement au tronc.
La surface offerte au
graveur est ainsi beaucoup plus large et homogène, permettant
l'usage du
burin qui donne un résultat plus précis que la
gouge. Cette technique a
notamment été utilisée dans la gravure d'illustration
au XIXe siècle, avant
d'être supplantée par des procédés
photomécaniques.
La gravure en creux ou taille-douce :
La planche est en métal (cuivre, zinc ou acier). Le principe
est de creuser
les parties du dessin puis d'encrer la planche et de l'essuyer
ensuite : l'
encre reste ainsi dans les creux. Au moment de l'impression,
les parties
dessinées apparaissent en noir, les surfaces en relief
demeurant blanches.
Plusieurs techniques sont utilisées : on distingue la
taille directe au
burin ou à la pointe-sèche, et l'eau-forte.
Le burin :
Sur un cuivre, le dessin est tracé en creux au moyen d'un
burin que le
graveur pousse en creusant de fines tailles. La planche est ensuite
encrée,
puis nettoyée, de telle sorte que l'encre ne reste déposée
que dans les
parties creusées. A l'impression, l'encre se dépose
sur le papier.
La pointe-sèche :
Le dessin est réalisé au moyen d'une pointe, qui
se tient comme un crayon :
cette pointe rejette les parcelles de cuivre de chaque côté
du sillon tracé
sur la plaque. Ces aspérités, appelées barbes,
accrochent l'encre au moment
de l'encrage de la planche, conférant au trait gravé
un aspect velouté, qui
s'atténue au fur et à mesure des passages sous
la presse.
L'eau-forte :
Ce procédé consiste tout d'abord à recouvrir
la plaque d'un vernis : une
fois ce vernis séché, on gratte la planche à
la pointe, faisant apparaître
le métal à l'endroit du dessin. La planche est
ensuite plongée dans un bain
d'acide, l'eau-forte. L'acide mord ainsi les parties qui ne sont
plus
protégées par le vernis en creusant le métal.
La plaque est ensuite rincée,
dévernie, et prête à être tirée.
Pour l'impression, la plaque encrée est
posée sur le plateau de la presse, puis recouverte d'une
feuille de papier
préalablement humidifiée pour être assouplie.
Le tout passe ensuite entre
deux cylindres serrés l'un contre l'autre par une forte
pression. L'
eau-forte est pratiquée depuis le XVIe siècle.
La lithographie :
Il s'agit d'un procédé chimique qui n'implique
pas de gravure. Le principe
repose sur l'opposition entre les parties grasses et les parties
imprégnées
d'eau. Le dessin est tracé sur une pierre calcaire au
moyen d'un crayon
gras. La pierre est ensuite humidifiée avec une solution
à base d'eau gommée
et d'acide dilué. L'eau, refusée par le gras du
crayon, ne se dépose que sur
les parties non dessinées. On procède ensuite à
l'encrage de la planche :
cette fois-ci, l'eau refuse l'encre : seules les parties dessinées
sont donc
encrées. L'impression nécessite l'utilisation d'une
presse spéciale. Ce
procédé a été mis au point à
la fin du XVIIIe siècle par Aloys Senefelder,
puis amélioré par Gabriel Engelmann en 1837, qui
inventa la lithographie en
couleurs.
Les éditions
Hors-série du magazine L'Oeil
Un tiré à part du magazine L'Oil est remis gracieusement
aux visiteurs de
l'exposition.
8 pages, quadrichromie.
Livre : L'Estampe des fauves
Le livre L'Estampe des fauves, écrit par Emmanuel
Pernoud, conseiller
scientifique de l'exposition, accompagne celle-ci.
Emmanuel Pernoud, L'Estampe des Fauves,
éditions Hermann, Paris, 1994
132 pages, nombreuses illustrations n/b
en vente à la librairie-boutique RMN du Musée,
prix :120 FF (18,29?)
Parcours-jeu : Découvrons. le Fauvisme en noir et
blanc
Un parcours de visite, sous forme d'un petit livret, s'adressant
aux enfants
et aux parents, et permettant une approche personnalisée,
éducative et
ludique de l'exposition est disponible gratuitement à
l'accueil.
L'oeuvre démultipliée
Carte blanche à des éditeurs et à des artistes
En parallèle à l'exposition Le Fauvisme en noir
et blanc, une salle du Musée
est consacrée à l'édition d'art contemporain
: des multiples, des objets et
des livres édités par quelques maisons d'édition
et par des écoles des
beaux-arts sont présentées successivement. Ces
réalisations comprennent
aussi bien des travaux d'étudiants que des projets d'artistes
(Lewis Baltz,
Jacques Charlier, Eric Dietman, Charlemagne Palestine, Michel
Paysant,
Claude Rutault, Uri Tzaig.). Chaque maison ou chaque atelier
d'édition
invités aura carte blanche pour occuper cet espace :
10 février - 4 mars :
Alain Buyse, éditeur à Lille
Des sérigraphies et projets de sérigraphies de
Bernard Guerbadot, Jacques de
la Villeglé, Paul-Armand Gette, Philippe Richard, Shirley
Jaffe, Christian
Zeimert, Georges Rousse, Claude Viallat la revue Pièces,
des livres
d'artistes, la collection E.A. Epreuve d'artiste, des affiches
réalisées par
Alain Buyse.
Vernissage le 10 février à 11h30
7 mars - 25 mars :
Les éditions de l'Aquarium Agnostique, École des
Beaux-arts de Valenciennes.
Des livres d'artistes de Lewis Baltz, Philippe Oudard, Ian Carr
- Harris,
Uri Tzaig ;
des catalogues d'artistes de Fortuyn O'Brien, Peter Kogler ;
Invitations &
Nouvelles ; des éditions d'artistes de Jacques Charlier,
Charlemagne
Palestine, Françoise Quardon, Uri Tzaig, Lewis Baltz,
Peter Kogler, des
travaux d'étudiants.
Vernissage le 13 mars à 18 h
28 mars - 15 avril :
Les éditions Á Bruit Secret, École des Beaux-arts
de Dunkerque.
Des livres d'artistes de Christine Deknuydt, Michel Paysant,
Mohamed El Baz,
Abdelhakim Henni. ; des catalogues d'exposition de Marcel Mariën,
Pat
Bruder, Roman Opalka, Ghislain Mollet-Vieville agent d'Art, des
livres et
des multiples d'étudiants.
Vernissage le 28 mars à 18 h
18 avril - 8 mai :
Une sélection de maisons d'édition françaises
et belges.
samedi 5 mai à 14 h 30 :
Workshop sur l'édition et le livre d'artiste
Des livres, vite : une proposition de Philippe Robert, enseignant
à l'école
des Beaux-Arts de Dunkerque, et éditeur à Steenvoorde.
Cette rencontre sera suivie de séances de signatures de
livres par certains
artistes invités.
Sur inscription préalable. Informations et réservations
: 03 20 19 68 70
Les activités culturelles et éducatives
A l'intention du public venant à titre individuel
Conférences : Histoire du Fauvisme
Par Emmanuel Pernoud, maître de conférence
en histoire de l'art à l'Université de Picardie
- Jules Verne, à Amiens. Auteur de L'Estampe des fauves,
édition Hermann, Paris, 1994.
Cycle organisé par le Musée d'art moderne et
l'association des Amis du musée
jeudi 8 mars à 19 h : Le Fauvisme, un art de l'éclat
Les fauves font sensation par l'éclat de leurs couleurs.
Mais le noir et
blanc de leurs gravures sur bois n'est pas moins solaire et virulent.
Graveurs ou peintres, les fauves jettent ainsi les bases du XXe
siècle
artistique, tout en retenant la leçon de Van Gogh et de
Gauguin.
jeudi 22 mars à 19 h : Les Fauves illustrateurs : ?
jeudi 22 mars à 19 h :
Les Fauves illustrateurs : peintres et écrivains
Ces éditions fauves dans lesquelles collaborent Derain,
Apollinaire, Dufy,
Jacob, offrent un témoignage particulièrement vivant
des affinités qui
unissent les peintres et les poètes en ce début
de siècle où l'utopie d'une
ouvre totale et collective commence à faire son chemin.
Jeudi 5 avril à 19 h : Du Fauvisme à l'expressionnisme
: Paris - Dresde
Graveurs, les expressionnistes allemands de Die Brücke le
sont, et plus
encore que les fauves : ils élèvent la gravure
au rang d'un art majeur.
Tarifs des conférences : normal : 40 FF (6,10 ?), Amis
: 30 FF (4,57 ?),
Étudiants : 20FF (3,05?), Étudiants amis : 10 FF
(1,52?).
Visites commentées
Lors de ces visites commentées, les médiateurs
privilégient une démarche qui
permet au visiteur d'appréhender les ouvres à partir
d'une analyse plastique
et historique.
Visites générales proposées au
public venant à titre individuel, chaque
samedi à 15 h et dimanche à 16 h. Durée
de la visite : 45 mn - Tarif : 15
FF (2,29 euros) + droit d'entrée
Le premier dimanche de chaque mois : entrée gratuite
de 10 h à 14 h.
Visite commentée gratuite à 11 h.
Accueil des groupes :
Visites commentées en français, anglais ou néerlandais
pour les groupes
d'adultes
ou ateliers d'expression plastique pour le jeune public, sur
réservation au
03 20 19 68 69.
Possibilité de visites commentées en soirée
pour les associations et
entreprises :
contact : Sophie Cappoen au 03 20 19 68 84.
Autres visites de l'exposition Le Fauvisme en noir et blanc:
Visite réservée aux animateurs et responsables
des centres sociaux :
Jeudi 22 février à 18 h 30 (gratuit, Rens. au 03
20 19 68 67)
Visites réservées aux étudiants
:
Les jeudis 15 février, 29 mars et 5 avril, à 16
h et 16 h 45
(10 FF/1,52 euros). Rens. et inscription au 03 20 19 68 82.
Les activités culturelles et éducatives
A l'intention du public venant à titre individuel
A l'occasion de cette exposition, le musée propose
de nouvelles activités à
l'intention des familles.
Le Musée en famille
Le Musée d'art moderne s'ouvre tout spécialement
aux familles et propose aux
parents accompagnés d'enfants de 4 à 11 ans un
nouveau dispositif d'accueil
leur permettant de découvrir l'exposition à leurs
rythmes et d'échanger
ensuite leurs impressions. Après un temps d'accueil commun,
le Musée invite
les enfants à suivre un atelier d'expression plastique
et à expérimenter
certaines techniques de gravure pendant que leurs parents parcourent
l'exposition dans le cadre d'une visite libre ou commentée.
A la suite de ces activités, les participants peuvent,
s'ils le souhaitent
retourner dans les salles d'exposition en famille.
Tous les dimanches à 11 h et à 16 h (du 11 février
au 6 mai)
Ateliers pour les 4 - 6 ans et les 7-11 ans sous la conduite
de deux
animateurs
Tarif unique : 24 FF (3,66?)
Inscription préalable vivement recommandée au 03
20 19 68 69. (Nombre de
places limité)
L'Atelier ouvert, Les Petits Fauves
En libre accès et inscrit dans le parcours de visite de
l'exposition Le
Fauvisme en noir et blanc, un espace ludique propose aux enfants
de tous
âges accompagnés de leurs parents d'effectuer des
manipulations simples en
rapport avec les techniques de gravure.
Cet espace de pratique ludique est animé par des médiateurs
culturels.
Ateliers pour les enfants
Ces ateliers proposent aux enfants de 4 à 11 ans une approche
créative,
ludique et vivante des arts plastiques faisant suite à
la découverte des
ouvres. Le programme, organisé par cycle de plusieurs
après-midis, prend
appui sur les collections permanentes et les expositions temporaires.
Les enfants sont accueillis par petits groupes, de 14 h à
17 h.
Le goûter est compris, le matériel est fourni et
chaque enfant garde sa
réalisation.
Les descriptifs complets de ces activités sont disponibles
sur simple
demande.
Rens. et inscription au 03 20 19 68 69
Ateliers du mercredi :
Les mercredis 7, 14 et 21 mars : FLIP BOOK
Les mercredis 28 mars, 4, 11 avril : SCULPTURES A L'AFFICHE
Tarif : 80 FF (12,2euros) par séance ou 240 FF (36,58euros)
le cycle de trois
séances.
Ateliers des vacances
Du lundi 19 février au vendredi 23 février :
ESTAMPES
Du lundi 23 avril au vendredi 27 avril : NOIR SUR BLANC
Tarifs : 400 FF (60,98 euros) la semaine, sauf la semaine
du 17/04 : 320 FF
(48,78 euros)
Les activités culturelles et éducatives
A l'intention du public scolaire
Pour les enseignants
Présentations gratuites réservées aux
enseignants
Le mercredi 13 février 2001 à 14 h 30
Le samedi 17 février 2001 à 14 h 30
Un dossier d'aide à la visite réalisé
par les enseignants détachés, est
disponible sur simple demande. Ces professeurs, mis à
disposition par le
Rectorat de l'Académie de Lille, accueillent les enseignants
qui le désirent
le mercredi après-midi et sur rendez-vous.
Une mallette pédagogique sur les techniques d'estampe
utilisées par les
artistes fauves est à disposition des enseignants sur
réservation préalable.
Renseignements au 03 20 19 68 69.
Visites de groupes scolaires
Les propositions émanant du Service éducatif
et culturel (visites commentées
et ateliers d'expressions plastiques) portent sur le contenu
de l'exposition
et proposent d'aborder le thème de l'image et de son processus
de
reproduction.
Différents circuits de visite sont proposés
:
- La collection permanente du Musée comme base pour appréhender
l'histoire
du fauvisme, dans son environnement historique plus élargi,
ses relations à
la peinture et à la sculpture et non exclusivement dans
son registre
graphique.
- Une approche technique de l'estampe rendue possible grâce
aux sections
documentaires maillant le parcours de l'exposition (découverte
des
techniques de gravure ; les applications : exemples de techniques
de
reproduction actuelles d'images comme la bande dessinée).
- La notion d'ouvre multiple et d'ouvre reproduite à l'époque
contemporaine
est abordée par la présentation, dans une salle
du musée, d'éditions
réalisées aussi bien par les écoles d'art
de la région que par des éditeurs
de livres et de multiples.
Visites de l'exposition libre ou commentée :
Le musée accueille les groupes scolaires n'excédant
pas trente personnes, de
tous niveaux, en visite libre ou commentée. Tout enseignant
souhaitant
organiser la visite de l'exposition, doit en informer le Service
réservation
du Musée d'art moderne, et s'acquitte d'un droit d'entrée
forfaitaire de 230
FF (35,06euros)qui inclut la possibilité de suivre une
visite commentée par un
guide - conférencier. Au cas où une visite commentée
d'une heure trente est
souhaitée, la facturation incluant le droit d'entrée
est d'un montant de 330
FF (50,30euros).
Pour les visites, libres ou commentées, comme pour
les ateliers d'expression
plastique : Réservation obligatoire auprès de Claudine
TOMCZAK, au 03 20 19
68 69.
Les Ateliers d'expression plastique
Les techniques d'estampe présentes dans l'exposition sont
aussi l'occasion
de certaines expérimentations plastiques pour les élèves
(utilisation d'une
presse, linogravure, polystyrène, monotype.) dans le cadre
des ateliers
d'expression plastique du Service éducatif et culturel.
D'autres types d'expérimentations liées aux thèmes
de la reproduction de l'
image peuvent être mis en ouvre, à partir d'un dispositif
particulier et d'
une présentation adaptée permettant de travailler
sur une échelle plus
importante (mise en place de grands supports verticaux dans les
ateliers du
service, à partir desquels les enfants interviendront
par des systèmes d'
empreintes, d'estampages.).
Sur les traces du marchand de sable À partir de
3 ans
Comme on dessine sur les plages, avec un doigt ou un bâton,
les enfants
pourront retrouver les gestes simples et naturels d'un dessin
en creux dans
le sable mouillé. De petits objets pourront enrichir le
graphisme, et il
sera aisé d'effacer et de recommencer.
Pour les plus grands, un travail sur la ligne, ligne continue,
cassée. Le
creux laissé par le dessin pourra être comblé
de plâtre, soulignant le
principe du positif et du négatif.
Le dessin à retardement À partir de 4 ans
Les enfants mettent au point une imprimerie multicolore particulière,
une
sorte d'ardoise magique, qui leur permet de réaliser leur
dessin en
plusieurs exemplaires :
- reproduire leurs dessins en couleur
- jouer avec l'envers et l'endroit de l'écriture de leurs
noms
- et même de faire apparaître le bonhomme invisible.
Mosaïque À partir de 5 ans
Chaque enfant réalise un motif qu'il creuse de la pointe
d'un crayon dans
une petite plaque d'un matériau tendre. Il y applique
ensuite une encre de
la couleur de son choix, avant de l'imprimer sur une grande feuille
de
papier fixée au mur. L'ensemble des estampes ainsi obtenues
formera de
nouveaux motifs, rébus, histoires multicolores. Il peut
s'en suivre un
travail de répétition et de série autour
de la matrice.
Décalco À partir de 5 ans
Une tâche de peinture fraîche est reproduite en plusieurs
exemplaires par le
procédé de la décalcomanie - écrasement
de la matière entre deux supports.
Des interventions diverses : grattage, traces. pourront faire
évoluer la
forme, identique et multiple.
Morceaux de gravure Un travail collectif à partir
de 6 ans
Les enfants réalisent ensemble une grande image. Celle-ci
a pour limite les
bords d'une grande plaque de plexiglas. Chacun dessine à
la gouache sur ce
support, une partie de l'image. Puis à l'aide d'une petite
feuille de
papier, appliquée en surface, selon le principe du monotype,
chaque enfant
prélève son morceau d'image, à la manière
d'une grande mosaïque de couleurs.
La composition globale peut être reconstituée ultérieurement
et selon de
multiples combinaisons.
Contorsionnistes A partir de 6 ans
Dans plusieurs gravures réalisées par André
Derain vers 1906, les
personnages occupent la totalité du cadre, ne laissant
plus de place pour le
décor. S'inspirant de ces exemples et de celui des livres
illustrés, chaque
enfant grave un personnage ou une figure s'insérant dans
un cadre
contraignant : cercle, triangle, losange ou formes plus complexes
comme
celles des initiales de leurs noms. Lors de l'impression, on
étudiera le
cadrage, la mise en page, l'emplacement d'un texte, d'un poème
en rapport
avec l'image.
Drôles d'impressions A partir de 6 ans
En utilisant différents procédés de reproduction
d'images (empreintes,
pochoirs, frottages.), les enfants investissent l'espace d'une
grande
feuille disposée au sol, en s'appropriant et en détournant
toutes sortes d'
objets présents dans l'atelier. Morceaux de bois, carton
ondulé, mais aussi
pneus, vieilles chaussures laissent ainsi les traces de leurs
passages
successifs, constituant une image qui sera la mémoire
du travail des
enfants.
Frottis A partir de 7 ans
Dans différents papiers en relief (papier peint, papier
de verre.) les
enfants découpent ou déchirent des formes à
partir desquelles ils devront
constituer un motif (un paysage, un personnage.). Une fois déterminée,
cette
composition est collée sur un support papier ou carton.
Une feuille de
papier est ensuite placée sur le tout afin de prélever
par frottage l'
empreinte des différentes textures.
Durée des ateliers : 1h30.
Tarif : 400 FF (60,97euros) (matériel fourni) pour un
groupe de 25 élèves
maximum.
|