Coups de coeur / Halle Saint-Pierre

 Lena Vandrey


Série Les Boîtes de Pandore, 1997-2000
Technique mixte. Halle Saint-Pierre. Droits réservés

Art poétique visuel et verbal, l'oeuvre de Lena Vandrey nous saisit.
Tableaux à l'encaustique sur lesquels des objets divers sont incrustés, les Amantes Imputrescibles (de 1967 à 1975) prennent ainsi une épaisseur de chair. Poils, tatouages, tissus, feuilles et herbes, coquillages opèrent leur mutation en créatures hybrides, mi-humaines, mi-animales, femmes ou divinités.

Dans le cycle des Anges matiéristes (1976-1982), ces anges rugueux aux couleurs sombres apparaissent comme épurés, dépourvus d'objets incrustés, moins agressifs peut-être que les amazones et harpies qui se multipliaient dans les oeuvres précédentes.

Epuration encore dans les tableaux qui s'inspirent des techniques hellénistiques (1982-1985) ou les figures découpées (le Rêve emmuré ou l'Art de l'enfermement (1991-1994), Cut-Outs d'Anges (1995 à 1997), Auschwitz (1997 à 2000)) qui ne sont plus que silhouettes, ombres.
Retour des objets aussi, avec les Boîtes de Pandore (1997 à 2000), théâtres miniature où vient de déposer une vie.

Mythologies diverses, histoire du monde et histoire intime se mêlent dans une oeuvre puissante, à l'image de leur créatrice, dont un superbe portrait cinématographique, L'Ange amazonien. Un Portrait de Lena Vandrey (1992), réalisé par Maria Klonaris et Katerina Thomadaki, elles-mêmes artistes multimédia et cinéastes, révèle l'intense présence.

Anguéliki Garidis