Via télécopieur 47.42.24.65, , confirmé sous pli
recommandé A.R. -
Monsieur le Président de la République,
En ce printemps 1996, vous fêtez votre première année
à la tête de la Nation.
Moi, Malika SAIDI, je fête, plus ordinairement, mon sixième
mois au chômage.
Caissière principale chez PRlSUNIC à Saint-Ouen, titulaire
d'un contrat de travail à
durée indéterminée, âgée quarante-deux
ans, j'étais une employée modèle, dévouée
à
mon travail et à mes employeurs. Pour une simple correction de deux
cents francs,
j'ai été licenciée pour perte de confiance alors même
que je n'avais jamais fait l'objet de
reproches en six ans de carrière.
Ce licenciement, décidé au moment où la direction de
PRISUNIC Exploitation S.A
informait ses cadres que des gains de productivité - souhaitables,
donc exigés -
pouvaient être obtenus en remplaçant les emplois à temps
plein par des emplois à
temps partiel, est abusif et parfaitement injuste.
Bon nombre d'habitants de Saint-Ouen, usagers et clients de ce magasin PRISUNIC
auquel ils sont attachés, se sont regroupés au sein d'un comité
de soutien pour
demander ma réintégration à mon poste de travail.
Le Comité a fait part de ma situation au Maire de Saint-Ouen, Mme
Paulette FOST,
au Député de notre circonscription, M. Raoul BETEILLE, à
Mme Muguette
JACQUAINT, Vice-Président de l'Assemblée Nationale, laquelle
a interpellé
M. Jacques BARROT, Ministre du Travail et des Affaires Sociales, et Mme
Nicole
CATHALA, Vice-Président de l'Assemblée Nationale, ainsi qu'à
de nombreuses autres
personnalités.
Tous se sont émus et se sont montrés très attentifs
à cette affaire. De nombreux élus
du départements, de tous les partis, les représentants des
syndicats, les associations et
nos concitoyens, de plus en plus nombreux, sont signataires de l'appel lancé
par le
comité de soutien pour ma réintégration (à ce
jour, cet appel a recueilli à ce jour
3 1 l 5 signatures).
Monsieur le Président de la République, vous vous dites attaché
à la justice sociale,
à la lutte contl e le chômage, à la réduction
de la fracture sociale. Je sais que
M. François PINAULT, Président et principal actionnaire du
groupe auquel
appartiennent les magasins PRISUNIC, compte au nombre de vos amis et partage
surement vos idées et vos idéaux.
Ayant appris votre prochaine rencontre avec M. PINAULT, je vous sollicite
afin de
saisir cette occasion amicale pour l'informer de la décision arbitraire
qui me frappe,
ainsi que des pressions exercées sur le personnel du magasin parce
qu'il manifeste sa
solidarité avec moi.
En vous adressant cette requête, Monsieur le Président de la
République, je réponds
à votre appel, publié dans Le Monde daté du 7 mai 1996,
car nous travaillons tous pour
une France responsable, audacieuse et généreuse.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président de la République,
l'expression de ma
haute considération
P.J. - La premièle lettre de licenciement datée du 06/11/1995
- Mon courrier daté du 10/11/1995 à M. Francis DEPERNET, Directeur
des
Ressources Humaines et de la Communication Interne, au siège social
de PRISUNIC
Exploitation S.A. (à Clichy-la-Garenne)
- Le courrier de réponse de M. Francis DEPERNET daté du 20/11/1995
- La deuxième lettre de licenciement datée du 03/01/1996
- Le courrier que j'ai adressé à mon Avocat, Me Jean-Louis
MALTERRE,
le 07/0 1/1996