Retrouver les êtres-fleurs
dispersés dans la trame des songes,
lorsqu’ils s’échappent parfois
des mailles du réel,
pour laisser deviner,
dans l’éclat de leur regard,
où bruit le feuillage d’une vie
rêvée,
l’espoir d’un apaisement.
Perdue dans les
plissures du temps,
dans les fissures des songes,
fleur encore indécise,
elle s’échappe parfois de ce monde
incertain
pour émerger dans le réel,
devenir femme-rose ou garçon-jasmin,
orchidée mystérieuse ou
pâquerette rêveuse,
encore étourdie par son voyage
minéral,
étonnée peut-être de son
corps de chair
éveillé au désir.
Ainsi
s’éveillent des êtres-fleurs
dans les méandres de nos rêves.
Ni tout à fait fleurs,
ni tout à fait humains,
créatures hybrides
préservant la trace d’un passé
engourdi.
Femmes-fleurs
contemplatives
ancrées dans une immobilité
dont seuls les rêveurs
perçoivent le frémissement
ardent,
hommes-fleurs
qui dissimulent derrière la douceur
de leurs gestes
la force intacte