« Formes de l’invisible » exposition
de Daniela Capaccioli
au Parc Floral de Vincennes
Daniela Capaccioli
C’est par
hasard que j’ai découvert l’œuvre de Daniela Capaccioli, lors d’une promenade
au Parc Floral, aux abords du bois de Vincennes. Trois formes évanescentes réunies
au bord d’un petit plan d’eau, une autre surgissant d’un buisson, d’autres
suspendues aux plus hautes branches et se découpant sur le ciel bleu, d’autres
encore debout sur l’eau, comme si la pesanteur n’avait pas de prise sur ces
figures diaphanes faites de présence et d’absence.
Ces créatures
hybrides – figures féminines ou masculines, ou hésitant entre les deux, corps
de femmes avec des bois de cervidés sur la tête, centaure qui a préféré le
corps élancé du cerf à celui de cheval, homme à tête d’oiseau majestueux… - figures
mythologiques mêlées ou inventées, semblent issues de légendes sylvestres.
Ces
sculptures en treillis métallique, comme évidées, paraissent, de loin, aussi
légères qu’un voile ou un nuage. Danse immobile, scénographie onirique.
Des « formes
de l’invisible » se rendent visibles au flâneur au détour d’un chemin,
illuminées par les rayons du soleil, incarnées par leur propre reflet, jouant
avec leur double pour mieux se laisser débusquer. Arrêtées dans leur mouvement,
comme sidérées, en symbiose avec le paysage, attendent-elles le départ du
dernier visiteur pour se retrouver ? On les imagine, présences lumineuses
dans la nuit de la forêt.
Figures de l’entre-deux,
formes trouées, désincarnées, comme pour mieux nous faire pénétrer dans leur
univers féérique, ces présences spectrales semblent regarder au creux de leur
transparence, traversées de lumière, faites d’air ou d’éther, et d’un peu de
matière, ouvertes sur l’invisible. Plutôt que d’essayer de réveiller ces belles
au bois dormant, glissons-nous dans leurs rêves, et surtout dans ceux de leur
créatrice, à voir jusqu’au 1er octobre.
Anguéliki Garidis, septembre 2021
Daniela Capaccioli
Daniela Capaccioli
Daniela Capaccioli
Daniela Capaccioli
Daniela Capaccioli