L'exposition "Max Beckmann et Paris" réunit une centaine de chefs-d'oeuvre issus des collections les plus célèbres au monde. Plus de cinquante toiles peintes par Max Beckmann entre 1924 et 1950 y nouent un dialogue riche de tensions avec les plus beaux tableaux d'Henri Matisse, Pablo Picasso, Georges Braque, Fernand Léger et Georges Rouault. Cette exposition est l'occasion de comprendre et de redécouvrir l'oeuvre de Max Beckmann par rapport au courant artistique international et français en particulier. A partir du milieu des années 20, Beckmann se rend a plusieurs reprises dans la capitale française. Il contacte des critiques et des galeristes, tente de s'imposer dans cette ville culturelle et d'entreprendre une carrière internationale. Il s'y établit en 1929, et voit son inlassable quête de la reconnaissance couronnée en 1931 par une grande exposition dans la Galerie de la Renaissance â Paris. Le rapprochement avec les milieux artistiques parisiens se reflète immédiatement dans les toiles peintes par Max Beckmann â la fin des années 20 et pendant les armées 30. L'émulation créatrice l'opposant a Pablo Picasso, ainsi qu'à Henri Matisse, Fernand Léger, Georges Braque et Georges Rouault se traduit par de nombreux parallèles dans l'expression artistique: motifs semblables, technique, forme et palette comparables, influence évidente dans le ton et l'atmosphère des tableaux. Ces affinités apparaissent au grand jour dans la nouvelle exposition consacrée â Beckmann. La confrontation directe de ses plus beaux tableaux peints lors de son séjour parisien et avec les chefs-d'oeuvre de ses pairs français (Matisse, Picasso, Braque, Léger et Rouault) révèle une facette de son tempérament artistique dont on avait fait peu de cas jusqu'a présent Max Beckmann n'a pas toujours été noir et sombre, "allemand" et dur. Un souffle de gaieté, de joie de vivre et de sensualité anime ses toiles, qui deviennent alors les oeuvres prééminentes de la peinture au XXe siècle Max Beckmann, qui se distinguait par son esprit combatif, avait souvent rêvé d'une telle confrontation directe, en particulier avec Picasso. Il ne saurait être question aujourd'hui d'inspirer de nouveaux jugements de valeur, car l'histoire des relations entre Max Beckmann et Paris nous offre bien davantage: un panorama grandiose des chefs-d'oeuvre et un regard neuf sur un fascinant chapitre de l'histoire de l'art européen. Le catalogue crée lui aussi l'événement en présentant de façon approfondie les éléments théoriques et concrets des rapports de Beckmann avec l'art français de l'époque. Il est paru en langue anglaise et allemande aux éditions Benedikt Taschen (Cologne). |