Philippe Meste - Smith / Stewart
Le projet de cette exposition tente de mettre en parallèle
la question de survie dans la problématique de la confrontation/relation
avec le travail de l'artiste français Philippe Meste et
du couple d'artiste écossais Smith/Stewart. Survie dans
la confrontation du pouvoir et du sexe pour Philippe Meste et
des relations dans le couple pour Smith/Stewart.
Ces deux formes de confrontation/relation font partie intégrante
de notre existence. Sexe, violence, survie, amour, agressivité,
obsession, relation et communication sont des sujets que l'art
se doit de 'toucher'. Rien n'est plus délicat qu'examiner
certaines de ces attitudes tant que leur implication dans notre
système de vie reste obscure, mise à l'écart,
laissée pour plus tard et qu'il faut plutôt un certain
courage pour les aborder. Ces attitudes peuvent être perçues
directement, mais aussi être d'une apparence plus discrète,
mais tout aussi intense voire violente et extrême.
Philippe Meste, artiste français, "depuis
1993 établit, entre autre, les prémices d'une
guérilla critique résolument urbaine aux armes
nouvelles, amorces de développements possibles entre sexe
et défonce."
Meste Manet Marcos & Co. Mutations directes.
"L'apport de Philippe Meste réside certainement dans
sa contribution à cette conquête du principe de
réalité et de frontalité qui commence picturalement
avec la conquête du principe de réalité et
de frontalité qui commence picturalement avec le scandale
Manet (d'une peinture qui pour la première fois ne fait
qu'une chose, nous faire face) et se poursuit politiquement avec
l'exception du sous-commandant Marcos (d'une mise en direct du
discours sans détour ou motif idéologique, comme
Manet abolit l'alibi narratif). Les tournants s amorcent en fait
dans le face à face et cette conquête de la finalité
balise certainement un des grands enjeux d'aujourd'hui établir
un accès direct au réel, sans médiation,
sans écran 1). C'est sur le front de ces accès
directs que les mutations à venir s'engagent parce qu'avant
tout ils décrivent la lutte pour une reprise partagée
du réel, et pour faire tomber les écrans de tous
genres. Aussi, le message que Meste nous adresse n'est pas simplement
personnel, celui d'une oeuvre sans équivalent à
apprécier, mais une invitation à chacun pour un
art et un monde sans intermédiaire. Encore une fois que
seul est réel l'autodétermination de ce même
réel, et qu'en dehors de cela il n'y a qu'écran,
décoration, diversion et dépossession. Dans sa
révolte pacifiée Meste effraie peut-être,
et cela reste encore rassurant pour cette même raison.
Nous avons devant nous, avec nous, un artiste qui a enfin aboli,
sans retour sans rémission possible, et pour chacun d'entre
nous, notre plus profond syndrome: la sécurité."
Frank Perrin, 7 mai 1997
1) Thierry More, "Comment la techno survit à la mort
de l'art (Bloc-notes n° 9, Nouvelles motricités, 1996)"
Smith/Stewart, couple d'artistes anglais, travaillent
spécifiquement en vidéo. Ils ont participé
à la Biennale d'art contemporain de Lyon en 1996 et à
une exposition collective à la Kunsthalle de Berne en
1997
Le support en tant pue métaphore.
"Nous explorons la relation entre l'homme et la femme, C'est
le propos principal de notre recherche; explorer ce que cela
signifie, ce que cette relation peut être, en intégrant
différents degrés obsessionnels, même agressifs,
extrêmes, et transgressions". Quand on leur demande
pourquoi ils utilisent la vidéo, Smith/Stewart répondent
que c'est parce que la vidéo est très immédiate
et leur permet de voir et de contrôler directement ce qu'ils
font. Ailleurs, dans la conversation, ils soulignent qu'ils étudient
des possibilités de faire des performances et en fait
ne se voient pas eux-mêmes en tant que vidéastes.
Pourtant, la vidéo n'est pas uniquement un support qui
est particulièrement pratique ou facile à utiliser
pour explorer une relation homme/femme. Au contraire, l'acuité
du travail de Smith/Stewart peut aussi bien dériver du
fait qu'ils superposent la relation vidéo entre l'image
et le sujet à la relation homme/femme. En fait, dans ces
travaux la vidéo fonctionne comme une métaphore
des relations homme/femme... Ulrich Loock
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