Jeroen de Rijke / Willem de Rooij Fransje Killaars, 1959, née à Maastricht, vit et travaille à Amsterdam. Peintre au départ, elle a transformé sa démarche picturale après un voyage en Inde et une remise en question de sa pratique. Ses installations composées d'une multitude de tissus de textures et de couleurs différentes deviennent des peintures ou des sculptures ou les deux à la fois dans lesquels nous pouvons nous mouvoir. Cette recherche sur la couleur en utilisant des matériaux qui font partie de notre environnement comme des tentures, des coussins, des lits et des couvre-lits, des tapis trouvés ou spécialement exécutés, pourrait nous faire penser que tout est ready-made. Mais la nuance est plus subtile, en jouant avec les différents matériaux que nous connaissons, bruts ou travaillés, l'artiste intensifie le propre de l'influence de la couleur sur chacun d'entre nous. Certaines fois, elle utilise à bon escient, des ready-made comme par exemple des balles de tennis. C'est bien un travail qui met en évidence tous les mécanismes de la perception et le sens de la couleur par une invitation à la contemplation. Le médium de la couleur est devenu essentiel pour Fransje Killaars et bien des critiques, en parlant de son travail, se sont référés à Paul Lohse, Rothko pour la peinture et Donald Judd, Dan Flavin ou James Turrel pour la sculpture. La couleur agit inconsciemment sur nous, elle touche notre sensibilité innée, triviale, bien avant l'apparition de l'image. Au-delà de la notion de 'pénétrer dans le tableau', d'autres éléments importants tels que le mélange des matériaux et leur provenance impliquent une juxtaposition de cultures et de sociétés qui est à prendre en considération. Sans faire une critique sociale et en restant respectueuse des coutumes locales, elle utilise des tissus dont la texture et surtout la couleur peuvent avoir des significations précises par rapport à des codes religieux, culturels, régionaux ou individuels. Ce choc des cultures fait partie intégrante de la composition et de la juxtaposition des matériaux qui relève d'un subtil mélange de provenances, d'Occident et de l'Inde, dont elle importe les couleurs. Ce travail modifie la perception de notre environnement par l'utilisation d'objets et d'espaces familiers et sensibilise notre forme de pensée et les associations qui en découlent par la couleur. Jeroen de Rijke, 1970 et WiIIem de Rooij,
1969, vivent et travaillent à Amsterdam. Ils se sont rencontrés
à la Il est délicat de catégoriser leurs films qui ne correspondent pas au cinéma que nous avons l'habitude de consommer, ni à des tableaux filmés. C'est différent et on pourrait les définir comme des espaces temps filmés, qui modifient les lois de la représentation. Les artistes utilisent une technique cinématographique peu usuelle. Les dialogues sont en principe banals, parfois un semblant d'intrigue est esquissé pour créer une confusion ou alors c'est le titre qui joue ce rôle et certaines déclarations peuvent être d'une évidence déstabilisante. Le film Forever and Ever, i g mn, 1995, présenté à FRI-ART, est construit en séquences bien structurées, pour donner l'impression d'une logique indiscutable qui s'avère très vite superficielle. Les artistes nous offrent en même temps la visite exceptionnelle d'une maison indienne. On pourrait penser que les images qu'ils nous donnent à voir ne sont pas l'élément le plus important du film, mais que c'est bien le temps que nous passons à les regarder, avec tout ce que cela implique au niveau espace-temps. Mais pour capter notre attention, pour parvenir à cette finalité, il faut que l'image soit! |