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- Jean-Marc Bustamante
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- Sous le titre Suspension, Jean-Marc Bustamante a réalisé
pour la Galerie carrée de la Villa Arson une oeuvre de grande ampleur
qui est le point d'aboutissement d'une réflexion sur la question
des Territoires. Les deux expositions "Un monde à la fois",
à la synagogue de Delme en 1995 et l'exposition prévue dans
la Chapelle de Carpentras en 1996 (censurée), envisagées
dans la relation au lieu choisi, préfiguraient ce nouveau travail.
L'exposition "Something is missing", inaugurée au début
de l'année à Jérusalem dans la galerie palestinienne
Anadiel, approfondissait cette recherche.
" Suspension "vue de l'exposition
Phot.Jean Brasille - Villa Arson
"Suspension est une série de cinq Lumières (garage,
salle de bains, salle de sport...) qui viennent côtoyer neuf sculptures
verticales, "sculptures-cages", accueillant chacune un petit
oiseau (diamant) vivant. Ces cages à lumières, plates-formes,
lits de graviers blancs, semblent suspendus. Les oeuvres se situent en
effet dans l'entre-deux d'une impression d'assise et de flottement: une
assise dans l'architecture stricte de la Galerie carrée à
laquelle elles résistent, mais dont la structure participe néanmoins
à leur dévoilement".
Jean-Marc Bustamante
Jean-Marc Bustamante est né à Toulouse en 1952. Il
s'initie à la photographie avec Denis Brihat en Provence (1973 -
1975).Il collabore à Connaissance des Arts et devient en 1975 l'assistant
du photographe et cinéaste William Klein.
En 1977, il commence dans la région de Barcelone ses premiers Tableaux,
photographies de zones frontières entre la ville et la nature, paysages
"sans qualité", des lieux indéterminés.
Jusqu'en 1982, il réalise 120 Tableaux de grand format.
De 1983 à 1987, associé à Bernard Bazile sous le nom
BazileBustamante, il crée en collaboration un ensemble d'oeuvres.
ll décrit cette période comme une période d'apprentissage
durant laquelle le duo va produire un art qui joue des objets et des images.
A partir de 1987, Jean-Marc Bustamante produit, sous le titre Intérieurs,
des sculptures rappelant des objets mobiliers, dans une relation du visible
avec le réel suspendue et non fonctionnelle. Ensuite les Paysages
explorent, à partir de 1989, les relations de la sculpture avec
l'architecture et avec la frontalité: oeuvres réalisées
en bois, ciment ou métal peint souvent recouvert de minium, dans
un fini agricole, qui débouchent en 1991 sur les deux Stationnaires
qui réunissent en une seule oeuvre éléments de sculpture
et photographies.
Les Sites, les Bacs à sable, indiquent l'importance du lieu pour
Jean-Marc Bustamante, que ce soit l'oeuvre comme lieu ou l'espace qui l'accueille
et qui s'en trouve transformé / révélé.
Dans la même période, il produit les Lumières, sérigraphies
sur plexiglas en noir et blanc flottant et vibrant dans l'espace; images
de lieux souvent vides se rapportant au monde de l'enfance (salle de classe,
piscine) qui provoquent une réminiscence impersonnelle. Les Tableaux,
à partir de 1991, sont au contraire des écrans saturés
de couleur dans lesquels l'oeil vient buter contre la frontalité
d'un mur de cyprès.
Depuis quelque temps les formes des sculptures de Jean-Marc Bustamante
sont indifféremment géométriques ou organiques. Leda
1992, les Origines 1992 ou Les arbres de Noël 1994-1996 visent, à
travers la découpe de la forme-couleur et la finition ou l'inachèvement
revendiqué, à installer une présence sans volonté
dogmatique, sans
expressionnisme ni tentation pour le sublime.
A la Villa Arson, comme dans ses autres expositions, Jean-Marc Bustamante
nous propose de voir un lieu par la confrontation de deux types d'objets
(sculpture et photographie) qui sont ses moyens d'entretenir une relation
avec le lieu et le regardeur.
"Quand une exposition est réussie j'emploie souvent le terme
de paysage. Les pièces qui constituent le paysage disparaissent
un peu comme pièces individuelles et constituent d'avantage les
composantes d'un autre tout".
Jean-Marc Bustamante
Avec Suspension, Jean-Marc Bustamante met en place un monde où l'homme,
mis à distance, devient à la fois le spectateur et le responsable
des univers oppressifs qui le constituent.
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