Sara V.Bernard
Vue de l'exposition
Phot.Jean Brasille - Villa Arson
- "Qui n'a jamais été terrorisé par sa robe
de chambre ou son doudou qui se transformait en monstre vilain, planté
au bout du lit. Romuald, Léopold, Frantz, Anatole, Horace, Romecan,
Honoré et Riquier-Monstro sont nés de cette rencontre.
Bestiaire imaginaire, à une patte, à cinq, sans corps, traversant
les murailles, ils sont amputés, hypertrophiés et déformés
par leur rencontre avec la lumière. Construits de toute pièce
ce ne sont que des Frankenstein de peluches blanches plantés en
lévitation tels des fantômes et éclairés de
nouveau pour présenter leur double: I'ombre noire.
Cette faune hybride arpente nos sols, nos murs, nos plafonds, nous épie,
nous guette sans jamais bouger une oreille; forêt sombre dans laquelle
nous, Alice, nous nous promenons".
Sara V. Bernard, 1997
Les monstres, les êtres hybrides trouvèrent place au XVle
siècle dans les Wunderkammer. Si ils étaient fabriqués
pour établir des liens manquant dans la description du monde selon
la pensée logique de l'époque, ils étaient aussi la
part de l'ombre qui attire et repousse à la fois. C'est dans l'enfance
que la terreur, l'angoisse, l'expérience de l'inquiétante
étrangeté sont vécues parfois comme un jeu. Sara V.
Bernard nous propose, dans cette installation théâtrale, un
retour sur un univers enfantin qui, sans être régressif, construit
pour chacun une façon d'établir une relation complexe avec
le réel.
Sara V. Bernard travaille à Nantes. Elle réalise à
la Villa Arson sa deuxième exposition personnelle après "Nous
Alice", Nantes 1997.
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