Jean-Pierre Pincemin

Peintures et sculptures

1967-1997

 


Sans titre - 1994

Depuis ses débuts vers 1967 jusqu'à maintenant, Jean-Pierre Pincemin n'a cessé d'explorer les "manières" de peindre et de produire une oeuvre multiforme, riche et généreuse, qui parfois déconcerte par son éclectisme, ses apparentes contradictions et sa volonté de ne pas se laisser enfermer dans un style. Né en 1944, Jean-Pierre Pincemin est d'abord tourneur. Il fréquente très jeune et assidûment le musée du Louvre, où il découvre et admire les peintres classiques et surtout Véronèse.

Ses débuts reconnus se situent en 1967 lors du salon de la Jeune Sculpture, où il réalise des sculptures faites de bois trouvés et empilés. Jusqu'en 1969, il réalise une longue série d'expérimentations sur toiles libres, sans châssis, en imprimant sur des surfaces des objets trempés dans la teinture tôles ondulées, grillages, planches... Puis, en 1969, ses premiers Carrés collés, répétitions en séries de carrés de toile trempés, teintés et collés ou cousus en des surfaces rythmées.

Il rejoint, en 1971, le groupe Support/Surfaces, dont les pratiques et les engagements étaient proches des siens, mais le quittera trois ans plus tard.

A partir de 1974, ses séries de Palissades ou de Portails sont de grandes toiles géométriques teintes, tachées et laquées, oeuvres architecturales composées de grandes bandes verticales et horizontales, dont la couleur est déjà tout en subtilité et modulation.

Puis les toiles se tendent sur des châssis. Vers 1976, Jean-Pierre Pincemin commence à réaliser des tableaux où l'espace est strictement divisé en bandes, avec des bordures, peints tels des glacis de couleurs saturées par couches successives. Ces variations très subtiles de bandes monochromes ou autres figures géométriques se prolongent jusque vers 1984,

En 1984, lors d'une exposition à la galerie de France, Pincemin montre des toiles totalement différentes, où la géométrie cède la place à des formes identifiables, courbes, étoiles, spirales... qui le mènent à la figuration en 1986 avec la série dite de L'année de l'Inde: de grandes toiles représentant des figures primitives, animaux ou végétaux, inspirées de la tradition picturale indienne, surface plane sans perspective et cloisonnées en cernes.

Suivront des allers et retours vers la géométrie : bandes, damiers, cercles vers 1989-1991, puis dans les oeuvres plus récentes, des toiles figuratives, tirées d'images médiévales ou de traités philosophiques. La dérive des continents, en 1994, puise son inspiration dans la diversité des images : portraits, animaux, plantes, estampes japonaises, enluminures médiévales, où explosent le plaisir et la volupté de peindre.

C'est tout ce foisonnement de l'oeuvre de Jean-Pierre Pincemin qui est proposé dans ce parcours forcément sélectif de ces trente années de peinture, parcours ponctué de sculptures, lesquelles, chez l'artiste, sont très liées à sa peinture et sont comme une sorte de "mise en volume d'une multitude de surfaces peintes" : des premiers assemblages en bois de 1967 aux pièces de morceaux de bois peints, assemblés et ligaturés, parfois monumentales de ces dernières années.

Enfin, parallèlement à cette exposition, l'Artothèque et l'Ecole des Beaux-Arts se sont associées pour présenter une sélection d'estampes à l'Ecole des Beaux-Arts.