Oiseaux à carreaux - 1949

François Morellet, artiste internationalement reconnu pour son oeuvre singulière, fondée sur une conception systématique de l'art et un langage pictural volontairement impersonnel, est cependant un artiste autodidacte.
D'où un titre un peu provocateur et ces dates 1945-1968, non arbitraires, qui constituent un cadre volontairement restreint à cette exposition.

En effet, François Morellet revendique, au moins jusqu'à une certaine période, le statut de "peintre amateur", pour des raisons très diverses: allergie aux écoles et aux professeurs, goût de la découverte individuelle effectuée avec curiosité et délectation en dehors des schémas et des références traditionnelles et affirme sa qualité "d'amateur provincial" tout autant que sa radicalité.

Si Morellet reconnaît trois grands coups de coeur décisifs pour cette période: la découverte de Max Bill et de l'Art concret en 1951, l'Alhambra de Grenade en 1952 et les duo-collages aléatoires de Arp et Sophie Taeuber-Arp par la suite, il y eut également dans le parcours de Francois Morellet des influences et affinités diverses au gré des hasards, découvertes et amours artistiques.

C'est donc une double lecture qui est proposée dans cette exposition: I'évolution de Francois Morellet depuis la figuration des débuts, son glissement vers l'abstraction, puis l'abstraction géométrique, l'élaboration des systèmes: trames, interférences, répartitions aléatoires, sphères... jusqu'aux néons de la fin des années soixante. Oeuvres auxquelles répondent en référence ou en clin d'oeil des oeuvres d'artistes aussi divers que Dufy, Chapelain-Midy, Dmitrienko, Dubuffet, Arp, Sophie Taeuber-Arp, Max Bill, Kelly, ou des tapas océaniens, provenant de grandes collections: musée national des Arts d'Afrique et d'Océanie, musée des Arts décoratifs de Paris, musée d'Art moderne de la Ville de Paris, musées de Grenoble, Lyon, Cholet, Rodez, de galeries et de collections particulières.