[Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle ]


 

Carmen Perrin





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Lorsqu'en 1996 Carmen Perrin est arrivée à Calais, cette artiste suisse d'origine bolivienne ne connaissait pas la ville et son union avec l'industrie de la dentelle. Pourtant, Carmen Perrin était entièrement disposée à s'ouvrir à ce monde-là, à ce travail d'artisans et d'artistes du détail et du fil. En effet, sa culture sud-américaine l'avait déjà mise en contact avec le tissage et le tressage, son implication dans la vie sociale, quotidienne et festive des Boliviens, sa pratique cérémonielle et symbolique. Cette histoire personnelle a déjà, dans son travail passé, influencé l'oeuvre de Carmen Perrin. Travaillant des matériaux industriels, elle leur confère la souplesse et la transparence du tissu et du textile, jouant à la fois avec les matières et les espaces.

En venant à Calais, elle a pris conscience qu'une histoire architecturale, patrimoniale se jouait sous son regard et elle s'en est imprégnée, l'a intégrée à sa propre histoire et à son travail. Elle a ainsi voulu créer pour Calais une véritable oeuvre " in situ ", qui fait référence à ce qu'elle a découvert dans les carnets d'échantillons de dentelles, le travail des ouvriers dans les usines, mais aussi cette architecture typique de maisons de briques à dominante rouge, leur forme géométrique, une histoire de destruction, reconstruction et assemblage.

 


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Cliché Galerie Laage


Forte de ce travail préparatoire, et désirant exposer ses oeuvres les plus récentes, Carmen Perrin propose donc une série de 7 sculptures en briques découpées et teintées; une autre série de sculptures en fil électrique brûlé ainsi que des pièces murales. Ces séries prennent la suite d'un travail déjà réalisé l'année dernière. Outre ce travail, Carmen Perrin propose l'installation d'une oeuvre spécifiquement conçue pour le musée de Calais, fruit de ses réflexions et de ses visites de la ville, comme elle avait déjà pu le réaliser au Fresnois de Tourcoing en 1992 dans le cadre d'une création pour l'exposition Transif. Cette installation au musée de Calais est construite à partir de briques découpées, et sa forme, construction et dimension répondent à l'architecture du musée et à son espace d'exposition.

Le catalogue qui sera publié à l'occasion de cette rencontre de l'artiste avec Calais contiendra un entretien par Hervé Laurent et un texte critique de Loretta Verna sur cet oeuvre très particulier, qui joue de tensions et de pliures, de respect des matériaux et d'intervention sur les principes physiques qui les régissent.

Cette exposition est coproduite et réalisée en collaboration avec le Centre d'Art Contemporain de Vassivière-en-Limousin qui la présentera du mois d'octobre au mois de décembre 1997.

Commissariat d'exposition:
Annette Haudiquet, Conservateur du musée des Beaux-Arts et de la Dentelle de Calais, et Dominique Marches, Directeur du Centre d'Art Contemporain de Vassivière-en-Limousin .

Cette exposition a bénéficié de tout le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles du Nord-Pas-de-Calais.