Tout au long de sa carrière, James Coleman (Irlande 194 1) s'est préoccupé de questions telles que la perception, la représentation, la construction de l'image et de l'identité. Il aborde ces sujets par des média divers tels que la vidéo, le film, la projection diapositives, le théâtre et la performance. Dans son oeuvre, Coleman relie la fiction à la réalité, des genres littéraires comme le théâtre et le folklore irlandais à des pastiches d'événements extraits de la vie quotidienne. Ces éléments sont combinés à des images qui font indirectement référence à la peinture traditionnelle, la photographie de mode et la culture musicale. Les installations de Coleman sont présentées comme des mise-en-scène devant lesquelles le spectateur-observateur risque de se trouver piégé dans un réseau d'impressions et de tensions. Du 17 septembre au 14 novembre 1999, la Société des Expositions du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles présentera deux installations diapositives de James Coleman: La Tache Aveugle (1978-1990) et Photograph (1998-1999), sa dernière oeuvre, présentée pour la première fois au public. Du 28 octobre au 9 janvier 2000, ces deux oeuvres feront partie d'une exposition personnelle de l'artiste à la Fundacio Antoni Tàpies de Barcelone. Dans ces deux installations diapositives, James Coleman met à l'épreuve nos habitudes perceptives et remet en cause l'acte même de la perception. La Tache Aveugle comprend une projection unique d'une série de diapositives qui se fondent progressivement les unes dans les autres. Chaque image occupe l'écran pendant une vingtaine de minutes et le cycle complet se déroule sur plusieurs heures. Les images proviennent d'une séquence du film The Invisible Mon, l'adaptation cinématographique d'un roman de H.G. Well réalisée par James Whale. Dans le film, un scientifique, inventeur d'une formule secrète qui lui permet de disparaître, fuit ses persécuteurs. Cette scène n'est cependant pas visible par le spectateur. Celui-ci n'est à même que de distinguer un glissement léger, quasi imperceptible, du temps enregistré. De cette dilatation extrême du temps, seul le mouvement ou la trace reste visible.
Photograph est coproduit par la Société des
Expositions du Palais des A l'occasion de l'exposition James Coleman à Bruxelles et Barcelone, un catalogue sera publié en anglais, rassemblant des textes de Benjamin H.D. Buchloh, Rosalind E. Krauss et Jean-Christophe Royoux. |