La Société des Expositions du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles présentera, du 8 juillet au 5 septembre I999, une rétrospective des travaux photographiques de Michael Snow. Parallèlement, le Musée du Cinéma de Bruxelles organisera une présentation de films de l'artiste. Le 8 juillet 1999, le philosophe et critique d'art Thierry de Duve aura une discussion publique avec Michael Snow à 20 h. Au début de 2000, l'exposition ira à Paris, au Centre national de la photographie puis au Centre pour l'image contemporaine, Saint-Gervais, Genève, qui ont collaboré à sa réalisation. Michael Snow (1929) est un artiste polyvalent qui invite à réfléchir sur des représentations de la réalité, les media utilisés et leur impact sur le processus de représentation. L'oeuvre de cet artiste canadien est d'une diversité exceptionnelle. Peintre, sculpteur, performer, photographe, Snow est également musicien, même si c'est comme cinéaste qu'il est sans doute le plus connu en Europe. L'oeuvre photographique de Michael Snow témoigne depuis 37 ans d'une recherche continue. Ceci a incité la Société des Expositions à réunir ces travaux dans une exposition à caractère rétrospectif qui mettra en évidence l'évolution de cette oeuvre. L'exposition ne se prétend pas exhaustive. Une cinquantaine de travaux, sélectionnés avec Michael Snow, illustrent les thèmes essentiels de l'oeuvre photographique créée entre 1962 et 1999. La photographie y est présente sous toutes ses formes : tirages sur papier ou sur d'autres supports, projections de diapositives, caissons lumineux, photos présentées comme sculpture etc. Des éditions et livres d'artiste seront également exposés. Michael Snow réalisa son premier travail photographique
immédiatement avant son départ pour New York. A
la même époque, il développa l'idée
de base de son oeuvre future dans "A Lot Of Near Mrs.".
Cette idée fut représentée par la Walking
Woman, une silhouette de femme créée en 1960 et
généralement considérée comme la
réponse personnelle de Snow à la crise de la peinture
des années '50. Le travail photographique de Snow est une profonde méditation sur la photographie. Ses photos exploitent toutes les facettes de ce médium (temps, lumière, couleur, format, support etc.). Par exemple, dans Authorization (I969), Michael Snow montre le processus de la prise de vue photographique. Plus récemment, la compression s'avère le véritable sujet de In Medias Res (1998), une oeuvre exposée à même le sol comme un large tapis. Snow pousse le médium à l'indépendance. Il le force à devenir soliste. Faisant de son travail une oeuvre souvent auto-référentielle, Snow crée l'espace indispensable pour que les hasards jaillissent comme des effets inattendus d'un monde fragmenté. Les "propositions" faites par Michael Snow concernant la perception de la réalité sont souvent curieuses. Ainsi sa caméra s'adonne au voyeurisme et adopte certaines positions inhabituelles dévoilant des images inédites (Crouch, Leap, Land, 1970). Un jeu ingénieux avec une surface rouge permet d'engendrer la représentation concrète de la réalité à partir de l'abstraction (RED5 I974). Black Burn Back (1979) montre le processus de destruction par le feu : les flammes sont les dernières traces d'une réalité éphémère. Les oeuvres récentes de l'artiste (Conception of Light, 1992; Immediate Delivery, 1998; D'abord Alcibiade et puis..., 1998) sont souvent des images d'un monde insondable. L'oeuvre cinématographique de Michael Snow consiste
en une série d'expériences radicales sur le temps
et les possibilités techniques de la caméra le
panoramique (Back and Forth, I 968-69), le zoom avant (Wavelength,
1967), des mouvements giratoires (La Région Centrale,
1971) etc. Quelques-uns des ces films seront montrés à
la Cinémathèque de Bruxelles. |