[Gisele Linder]



PIA GISLER (née à Lucerne en 1959)

 

Mon travail est une partie d'un ensemble tirant sa source de mes voyages et séjours sur Bali et en Afrique (Sénégal, Mali). Ces voyages et les contacts avec différentes cultures ont favorisé le développement d'une certaine forme de recherche subjective.

Là-bas, les sacs en plastique, qui souvent sont produits en Europe ou en Asie pour le transport des denrées alimentaires de base (riz, haricots, pommes de terre, sucre, maïs, etc.), ont remplacé les traditionnels paniers et sacs de jute d'antan. En Afrique, par exemple, les besoins en riz sont partiellement couverts par des importations en provenance d'Asie. Les sacs vides sont récupérés et réutilisés en Afrique même ou expédiés en Europe dans les magasins spécialisés. Ils sont quelquefois utilisés sur une grande échelle (par exemple pour la poste). J'ai commencé a collectionner des sacs de différentes couleurs et aux inscriptions variées dans l'objectif d'en former un tout (et de l'utiliser). Je réintroduis ces sacs plusieurs fois recyclés dans un nouveau circuit, artistique celui-ci, en les y réintégrant avec tout leur vécu et tous leurs déplacements. Et soudain, les relations et interconnexions entre cultures et continents apparaissent alors que d'habitude elles ne sont guère perçues.

PIA GISLER

De la fascination exercée par un matériau naissent peu à peu des aspects que j'analyse au fil de mes travaux d'installation. Dès lors, les expositions deviennent un genre de "points de condensation" où les travaux et fragments textiles rassemblés dans mes voyages et développés en atelier se muent en une mise en scène spatiale. Je transforme ce matériau selon mon esthétique, le range et regroupe en oeuvres s'adaptant a l'espace donné. En le suspendant, l'étendant, le tendant, ses propriétés intrinsèques deviennent tactiles, se confortent ou contrastent avec les qualités spatiales du lieu.

Il est important pour moi de travailler avec du matériel utilisé. Il ne s'agit pas de la matière en soi, mais de l'histoire intrinsèque du contenant de plastique. Les différences régionales et nationales se manifestent par les labels, les graphismes et les couleurs. Lors d'une utilisation répétée, des signes manuscrits viennent s'ajouter, devenant ainsi les palimpsestes des différentes cultures. Conformément à l'attente, les colorisations des mondes asiatiques et africains contrastent avec l'univers européen plutôt sévère et terne.
Sous-sol de la galerie

Judith Spiess (née en 1967 à Knutwil/LU)

 

Installation de crins
Une natte perforée de mousse latex de quelque 4 m2 et d'une épaisseur d'environ 10 cm est étendue sur les carreaux du sous-sol. Dans les perforations, des faisceaux de crins sont placés dont la longueur permet un léger mouvement. L'objet est soumis à un léger courant d'air, produit par exemple par des ventilateurs disposés dans le local, ceci afin d'animer les "Ilots de crins".

Judith Spiess, juillet 1999


 
[Gisele Linder]