Michel Würthle
Démon de Midi
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MichelWürthle est né en 1943 à
Hallstatt (Autriche) et vit à Berlin et Syros (Grèce). De
1957 à 1963 il étudia à Cologne et Vienne, puis travailla
comme représentant industriel. Depuis 1979 il est à la tête
du "Paris Bar", le plus important bar d'artistes en succession
du restaurant d'Oswald Wiener "Exil". En 1991 il reprit son travail
artistique.En 1994 le livre d'artiste "Aufzeichnungen eines bewaffneten
Schankprinzen" fut publié, édité par Martin Kippenberger.
sans titre - 1995
encre de chine / papier - 21 x 29,7 cm
Il y aurait, dit-on, toutes sortes d'artistes. Ceux
qui fondent des codes et ceux qui s'en servent, ceux qui vendent du vent
et ceux qui inventent. Ceux qui fulgurent et ceux qui braisent, ceux qui
persistent et ceux qui signent. Ceux qui réussissent vite et ceux
qui grimpent à l'ancienneté. Ceux qui font trois petits tours
et puis s'en vont, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, ou les deux à
la fois. Ceux qui précoces et ceux qui tard venus - et tous les autres,
par ailleurs...
Michel Würthle ressortit au petit nombre d'artistes du démon
de midi. Il s'en explique très bien: parvenu aux parages de la
moitié de la vie, le dessin comme "besogne solitaire et douloureuse
de la sublimation" lui procure une élégante échappatoire
au risque de l'échec sexuel. Cette fable pudique sur le retrait de
la sagesse relève autant de l'ironie que de l'humour noir qui sont
les traits constants de ses affections.C'est une subtile manière
de revenir en scène, sur l'autre scène générique
du désir. L'expérience contraignante du dessin lui ouvre le
théâtre permanent du fantasme.
"Bonne nuit Michel"- 1995
encre de chine / papier - 21 x 29,7 cm
On pourrait aussi ranger M. Würthle parmi les
artistes de bandes ou de hordes: il appartient évidemment à
celle de Martin Kippenberger. Plus précisément, à la
section berlinoise de ce dangereux gang. A ce titre, il prend la relève
de toute une lignée de malfaiteurs de l'art moderne: ces chroniqueurs
des coulisses glauques de la métropolis, tout de cruauté et
de compassion, que furent par exemple Max Beckmann, Otto Dix ou George Grosz.
A leur instar, M. Würthle continue de tracer au scalpel le journal
de nos nuits blanches.
Christian Bernard, Directeur du Musée d'Art Moderne et
Contemporain de Genève.
Ce texte est issu du catalogue "Appetiti", co-édité
par le MAMCO (Genève), la galerie Bleich-Rossi (Graz) et la galerie
Unlimited (Athènes).
L'affaire Versace - 1997
encre et crayon / papier - 21 x 29,7 cm
Michel Würthle is born in 1943 in Hallstatt
(Austria) and lives in Berlin and Syros (Greece).From 1957 until 1963 he
studied in Cologne and Vienna, then worked as an industrial tradesman. Since
1979 he is leading the "Paris Bar", the most important artists'
bar in succession of Oswald Wieners restaurant "Exil". In 1991
he took up his artistic work again. In 1994 the artist book called "Aufzeichnungen
eines bewaffneten Schankprinzen" was published, edited by Martin Kippenberger.
They say there are all sorts of artists. There are
those who make the rules and those who use them, those who sell hot air
and those who invent it.Those who burn and those who smoulder, those who
persist and those who sign. Those who find swift success and those who take
forever. Those who have a quick look around and leave, with a good or a
bad excuse, or both. Those who are early and those who are late - and all
the others...
Michel Würthle is one of a small number of
artists afflicted with the démon de midi. He explains
this very well: as he comes into the vicinity of middle life, he finds that
drawing as " the solitary and painful work for sublimation" gives
him an elegant escape route from the risk of the sexual failure. This discreet
fable on the retreat of wisdom is characteristic of both the irony and sick
humour which are the ever-present trits of his affections. It is a subtle
way of coming back into the limelight, on the other generical scene
of desire. The constricting experience of drawing open up a continuous theater
of phantasm for him.
Michel Würthle could also be considered with
a group or team artists: he is obviously a member of Martin Kippenberger's.
More precisely, the Berlin section of this dangerous gang. As such he is
taking over from a whole line of modern art "wrongdoers": cruel
and compassionate chroniclers of the murky backstage of metropolis, such
as Max Beckmann, Otto Dix or George Grosz, for example. Like them, Michel
Würthle's scalpelstrokes relentlessly keep the diary of our sleepless
nights.
Christian Bernard, director of the Museum of Modern and Contemporary
Art, Geneva.
Text issued from the catalogue "Appetiti", co-edited
by the MAMCO (Geneva), the galleries Bleich-Rossi (Graz) and Unlimited (Athens).
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