[Gal.Lara Vincy]

 

Alain Arias-Misson

Pièges chamaniques


© Alain Arias-Misson, "Tea for Two", 1998, mixed media

 

La galerie Lara Vincy présente un choix d'oeuvres de Alain Arias-Misson, des années 60 à
aujourd'hui.
Né à Bruxelles en 1936, il passe son enfance à New York où ses parents se sont réfugiés pendant la guerre. Après des études de littérature grecque et de philosophie à Harvard, il a vécu en Afrique du Nord, Espagne, Belgique, France et Italie.

Parmi les innovateurs de la poésie visuelle au début des années 60 et proche du mouvement
Fluxus, il s'exprime indifféremment par des poèmes-objets, des boîtes-théâtres et des livres. En 1965, il crée le concept du Public Poem, un théâtre de rue "magique" qui consiste en
l'appropriation de l'espace de la ville par la poésie.

Il voit son oeuvre visuelle comme un théâtre instantané où mots, objets et personnages minuscules cristallisent une histoire en fluctuation constante. Ce théâtre "objectal" est empreint d'une magie qu'il appelle chamanique, dans lequel mots et objets "agissent" sur l'artiste/observateur. C'est cette fonction de feed-back psychique, "de mémoire en avant", qui constitue la dimension cachée de l'oeuvre; ce théâtre en miniature postule une ambiguité fondamentale entre le faire-semblant et l'efficacité magique. "Piège chamanique" est d'ailleurs déjà trompeur : est-ce un piège pour chamanes ou un piège chamanique pour les autres ?

Romancier, il a publié en 1975 The Confessions of a madman murderer rapist bomber thief or a Day from the Journal of an Ordinary American, où il utilise des photos et coupures de journaux comme élément narratif. Suit en 1979 The Visio-Verbal Sins of a Literary Saint, une composition visio-poétique de silhouettes féminines soft-porn et de photos de ses poèmes publics. The Mind Crime of August Saint, roman publié en 1995, construit sa fiction sur de multiples médias visuels sans en reproduire ancun; concept qu'il a nommé superfiction; et tout récemment, à paraître, The Return of the Maya to Manhattan, dont des extraits ont été publiés dans le récent numéro de Luna Park à Paris, ainsi que dans des revues en Allemagne et aux U.S.A.

Parallèlement, il développe le concept du Public Poem, qui se donne comme une synthèse de la
poésie, de la performance et des écritures urbaines. Toujours provocateur et politique, il existe dans le rapport déstabilisant instauré entre le public et le texte. Depuis 1965, il en a réalisé un tous les deux ou trois ans, le dernier en date en 1999 dans la chapelle Sixtine au Vatican (non autorisé).
Il va produire le 16 mai 2003 le "Public Panopticon Poem" dans le métro parisien sur le thème de la surveillance de l'État.

Il a participé à de nombreuses expositions et festivals de poésie visuelle à travers le monde, entre autres en France en 1993 à la Biennale de Lyon et à l'exposition Poésure et Peintrie au Centre de la Vieille Charité, Musées de Marseille.
Expositions personnelles en 2000-2002 à la galerie Emily Harvey à New York et à Venise.

Ses oeuvres figurent dans de nombreuses collections publiques et privées, parmi lesquelles : Getty Museum (collection Jean Brown), Los Angeles, U.S.A - Stedelijk Museum, Amsterdam, Hollande - Cabinet d'estampes, Bibliothèque Nationale, Paris - Stadtsgalerie (collection Hans Sohm), Stuttgart, Allemagne - Dresden Museum, Allemagne - Musée de Sinigallia, Italie - Archivio della Grazia, Milan, Italie - collection Arturo Schwarz, Milan, Italie - R. & M. Sackner Archive, Miami Beach, U.S.A - collection Luigi Bonotto, Bassano, Italie etc...