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Julius
sombre, d'un noir complexe,
carré peut-être aussi, ce son
qui se déplace à l'intérieur de lui-même
... sans pour cela hurler
Du rouge et un peu de noir - musique pour
un espace presque vide
Imaginez un espace vide et seulement
quelques plaques de verre; sous ces plaques, de tout petits haut-parleurs
pour une musique dédiée à cet espace même.
Venons-en à cette musique : s 'y trouvent de trop longs
silences, mais ils font partie de l'oeuvre. Pardon pour ces longs
silences, car en réalité il faut imaginer que j
'ai fait autre chose pour cette pièce:
j'ai tamisé des pigments rouges et noirs sur le verre,
ces espaces colorés faisant partie de ma composition;
quand un silence paraît trop long pour l'oreille, les yeux
interfèrent, regardent le noir et se réjouissent
du son à venir.
Des couleurs comme le rouge et le noir font de plus en plus partie
de mes compositions; et, en contrepoint au contenu sonore de
mes nouvelles oeuvres (comme le piano concerto # 4 que je vais
présenter à la galerie) des taches rouges et noires
sur papier: le noir est à l'écoute du rouge.
Julius, février 1999
La galerie Lara Vincy présente
du 12 mars au 30 avril 1999 la deuxième exposition personnelle
de JULIUS.
Il découvre dès les années 70 combien les
sons peuvent influer sur notre perception de l'espace. Son travail
à peine perceptible sous-entend une tension intérieure
qui, seule, permet d'en saisir toute la subtilité.
Sa première Back Action à Berlin en 1976 se fait
en collaboration avec Robert Ashley. Après quoi, il invente
son propre matériau sonore en mixant ce qu'il appelle
des sons "légers", de diverses origines naturels
(insectes, voix humaine, gouttes d'eau etc..), électroacoustiques
et instrumentaux qu'il associe à des matériaux
ou à des objets. Il les intègre aussi bien à
de grandes installations,( chambres, paysages, murs) qu'à
de petits objets ou volumes. A partir de 1980, il se sert souvent
de mini haut-parleurs qu'il insère dans des coupelles
sous des pigments de diverses couleurs qui vibrent sous l'effet
du son; il en installe sur des pierres, sur des murs, ou flottant
sur l'eau. Ainsi se crée, se constitue, certes un passage,
mais plus sûrement encore, un territoire à valence
énigmatique entre visuel et sonore.
Né en 1939 à Wilhelmshaven,
il a fait de 61 à 69 des études d'art à
Brême et à la Hochschule de Berlin. il a exposé
à la Documenta 8, dans de nombreux musées allemands,
aux Etats -Unis; il se manifeste régulièrement
au Japon depuis 1985.11 a déjà exposé en
France en 1984 au Goethe-Institut de Paris Espace Sonore-Espace
Silencieux, en 1990 à la Maison de la Culture d'Amiens
Walking Inside-Walking Outside et à la Criée de
Rennes Musique Jaune; plus récemment en 1998 il a participé
à l'exposition Poussière "Dust memories"
au FRAC de Bourgogne et à Musiqoes en Scène au
Musée d'Art Contemporain de Lyon. En 1998, une exposition
personnelle lui a été consacrée à
la National Galerie im Hamburger Bahnhof à Berlin. 1999
: Galerie Anselm Dreher, Berlin; Neues Museum Weserburg Bremen,
Brême.
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