Photo extraite de: "PYGMEES, l'esprit de la forêt" Editions MARVAL 1997
L'Afrique qui va avec la douleur. l'Afrique, ma douleur, mon rêve brisé... Depuis 15 ans, parti du Sahara, ce n'est que progressivement, de peur de ne pas être prêt, que de voyage en voyage je me suis sereinement dirigé plus au sud... J'y ai rencontré les derniers témoins d'un temps où l'homme savait être en équilibre avec la terre et ce qu'elle offre, des villages où l'hospitalité est la première chose qui compte, des gens que j'ai aimes, qui m'ont tant appris, tant donné et avec qui, aujourd'hui, je partage ces images... J'ai appris des hommes, de leurs regards, de leurs gestes, de leurs rires, ensemble nous avons senti le vent et espéré l'arrivée d'une pluie salutaire... Que ce soient les Pygmées de Centrafrique, chasseurs musiciens, fins connaisseurs de la grande forêt, ou les Peuls du delta du Niger, fiers musulmans, éleveurs de vaches, poètes de surcroît, tous ont &laqno;les pieds sur terre », c'est une question d'équilibre et de sagesse. La terre, le corps, les gestes pour vivre, les
gestes pour partager... La terre, qu'elle soit aride ou généreuse est source d'équilibre et de beauté, c'est de l'ordre du cosmique. Nous ne sommes que poussières d'étoiles. La terre, le corps, c'est de la vie dont il s'agit.. .de ses instants de bonheur toujours éphémères... L'éphémère plus ou moins adroitement fixé sur une pellicule, des rencontres, des images. Des illusions aussi, celles de croire que la photographie peut arrêter le temps, celle de croire qu'à travers des images, la sagesse et la beauté de certains hommes seront une leçon pour d'autres. Non, finalement, il ne reste que quelques souvenirs qui s'estompent... Je dédie cette exposition à Makpengué, Boyélémou, Mopoto, qui nous a quitté, Motubé, Mangui, Rarnadou, Aissata, Colado, Mata, Oumou, tous ceux qui ont eu plaisir à partager des moments avec moi, et à mon ami Joél, qui aurait tant aimé les rencontrer... |