Nous avons présenté en décembre 1996 le premier cycle de ce travail qui en comportera trois nous avons trouvé pertinent de suivre ce travail au fur et à mesure de sa production et de permettre ainsi au public de découvrir l'aventure d'une oeuvre en cours de réalisation.

A travers deux types d'images. l'eau et le corps humain (féminin et masculin), le projet se distribue en trois cycles de onze propositions.

Poursuivant une réflexion depuis plusieurs années sur le "travail du regard", l'interrogation porte ici sur l'idée de continuité dans la perception et la représentation du paysage et du corps.

Chaque proposition, agencement de plusieurs images parfois lointaines et hétérogènes <introduction de peinture, monochrome gris) propose une mise en jeu sur les possibilités de trahison, d'union et de liaison des parties entre elles. Le montage de fragments, de détails de paysages et de corps donne aux images la capacité d'être abstraites et en même temps parfaitement concrètes.

L'eau, élément mystérieux, favorise des affinités, développe des correspondances entre des climats photographiques et des états émotionnels. Matière singulière, cette masse indifférenciée génère un nombre infini de formes et jouit d'une grande photogénie. Emblème d'un questionnement passage de l'informel a la figure.

Dans ce jeu, du corps en morceaux (menacé et menaçant) glissant au statut d'objet, nous sommes confrontés à la manière d'examiner, de contempler et d'investir les images du corps.

Recherche, promesse ou indication d'un autre état de perception, plus fine, plus vaste, mouvante et vibratoire.

Cette déliaison apparente entre les photographies à l'intérieur de chaque cycle 'rebondit" sur l'ensemble du projet par échos et métamorphoses des images.

Croisées des regards, du visible, "33 + i Chimères", se présente comme une dramaturgie plastique productrice d'images énigmatiques et esseulées.