Stephen Ellis exposa pour la première fois en France en 1993 à la galerie Nathalie Obadia. Il repésente avec Jonathan Lasker, Lydia Dona, David Row, John Reed et Philip Taaffe, la nouvelle génération de la peinture abstraite américaine. Il s'agit à la fois d'une oeuvre conceptuelle et picturale dont les origines sont plus proches de la peinture allemande de Richter et Polke que de " l'Abstract Painting " américaine des années 50 et 60 . Ils se démarquent aussi des peintres abstraits plus jeunes comme Ryman et Brice Marden. La peinture de Stephen Ellis apporte une recherche nouvelle, après le triomphe de &laqno; l'Abstract Painting » de Clement Greenberg qui reste toujours la référence absolue de la naissance et du triomphe de la peinture américaine sur l'Europe. Les artistes de cette nouvelle génération comme Stephen Ellis ont trouvé aujourd'hui leur place en Amérique mais aussi à l'étranger et plus particulièrement en Allemagne, alors que les années 80 ont vu le succès de la peinture de Salle, Fischl, Basquiat, Schnabel et de l'art post-conceptuel. Stephen Ellis allie dans ses tableaux un travail pictural à la fois très proche d'une abstraction austère mais toujours très forte en couleur et une approche photographique. C'est ce qui ressort de ses tableaux : des trames horizontales coupent la toile dans lesquelles on devine des images photographiques successives. Il veut démontrer toute la difficulté de la peinture aujourd'hui, alors que l'image de synthèse et la photo sont très présentes dans les arts plastiques. C'est un défi pictural à la technique comme l'ont fait les impressionnistes à la fin du siècle dernier. La juxtaposition de la construction très architecturale de ses tableaux avec toute la sensualité de ses trames qui viennent perturber un certain ordre géométrique, donne toute l'originalité de l'oeuvre de Stephen Ellis. Démétrio Paproni, critique italien, parle de " l'osmose de l'abstraction géométrique et organique " dans le travail de cet artiste.
