Gary Glaser
S U B L I M A T I O N S
-
-
- La tentation est grande de présenter l'homme avant l'oeuvre.
Gary Glaser est
californien. Il vit et travaille à Paris. Outre les apparitions
sur la scène
artistique française de ces dernières années ( Bons
baisers d'artistes, Centre
Georges Pompidou en 1989, Musée de la Poste en 1990, La photographie
en
miettes, Centre Georges Pompidou en 1991, XVI° Rencontres d'Arles en
1995...)
ou des premières années en France (9°Biennale de Paris,
1975) Gary Glaser
est également présent dans le monde de l'architecture, notamment
aux côtés cle
Jean Nouvel et François Seigneur.
Icone, 1987
carte postale rehaussée de perles et strass,
encadrement fourrure acrylique.
24 x 27 cm
L'oeuvre de Gary Glaser est un acte de regard sublimé sur l'univers
iconographique qui nous entoure. Les images les plus banales peuvent contenir
une énergie d'émotions chaleureuses et humaines, dit-il.
L'exposition rassemble une série d'icones-chatons de petits formats
et des volumes -coussins de grande taille. Dans le cas des images de chatons,
il y a là une sentimentalité presque indécente, poursuit-il.
Dans le cas des "fancy cushions", il y a le passage d'une imagerie
intimiste à un objet presque énorme provoquant un effet proche
de l'hallucination. Dans les deux cas, il y a une mise en sublimation.
La série des icones, cartes postales
rehaussées de perles, d'ornements scintillants et encadrées
de fourrure acrylique, donnera à voir des travaux récents
et plus anciens (depuis 1987).De ces images de chatons aux mises en scènes
qu'il qualifie d'outrancières, naît chez Gary, et c'est ainsi
qu'il en parle, un désir de sublimer cette sentimentalité
quotidienne pour exprimer une adoration plus intense, plus exacerbée.
Se rapprochant du faiseur byzantin d'icônes, Gary confie: "je
cherche à investir chaque image par une accumulation de préciosités
- une vaine envie de rapprocher la réalité du rêve,
d'évoquer une perfection qui se détache du monde - ne serait-ce
que dans un petit rectangle.
L'ironie de ces efforts, toujours aussi inadéquats, est communiquée
par l'emploi des matériaux sans valeur, qui brillent symboliquement
... comme une ardeur pathétique 1)
Les coussins ("fancy cushions") réalisés depuis
1975, dont la monumentalité se traduit en apparitions volumineuses,
merveilleuses et scintillantes, mettent en forme des tissus, des textures
et des imprimés porteurs de messages iconiques que Gary Glaser amplifie
et détourne à sa manière. Etant à l'aise tant
dans le registre féerique que dans celui des démons malins,
le résultat ne manque pas de surprises et d'humour.
"Il passe du ridicule au sublime comme un ludion étonné
avec, dans le regard, une lueur coquine. Gary Glaser est espiègle
avec férocité." 2)
I.B .
-
- 1) in: texte de l' exposition " Bons baisers d'Artistes,
Centre Georges Pompidou, 1989
2) in : texte de Michel Nuridsany, catalogue des Rencontres d'Arles, exposition
" Peinture, Photo et Cie", 1995
|