[ Attia Bousbba | Conservation Engagée ]
Ce texte écrit 1 "Le texte écrit peut être lu", "Le texte lu peut être
écrit", "Le texte écrit peut |
La fatigue de papier n°50, |
Dans le cas de Frédéric Develay, il s'agit d'une stratégie permettant
de "différer" le sens et la détermination de la tautologie de
l'art conceptuel.
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La fatigue du papier n°79, |
Il est également important de souligner qu'en plus d'un "langage"
qui s'exprime sur le mode de l'impératif/interactif, ce système met en jeu un nouvel aspect formel, celui de la "fenêtre" introduite par Macintosh, offrant avec elle la possibilité d'autres espaces, d'autres domaines d'investigation pour l'art. Par conséquent, la stratégie que développe Frédéric Develay cherche aussi à questionner cette récente "quotidienneté" du langage informatique et de sa forme appliquée, afin de mieux rendre compte d'une nouvelle situation à laquelle nous sommes confrontés dans notre vie de tous les jours et qui implique un autre mode de lecture, de pensée et de comportement, basé sur la relation dialectique qui s'établit entre l'homme et sa propre invention, et déterminé par les règles strictes de l'impératif/ interactif. Par exemple, à travers ses travaux d'agrandissements de "fenêtres" informatiques réalisées sous forme de caissons lumineux en plexiglass avec gravure et sablage des "boîtes de dialogue", Frédéric Develay incite son public à une participation active en lui soumettant un choix, celui même que nous avons l'habitude de fréquenter devant nos écrans d'ordinateurs, avec la différence près que cette fois-ci, le mode impératif/interactif ne nous permet aucun dialogue, aucune alternative possible si ce n'est celle d'accepter la proposition par avance " imposée " . L'artiste élabore également des "menus" informatiques présentés sur des stores vénitiens. Cette fois le spectateur n'aura pour autre alternative que celle qui consiste à ouvrir le store, évitant ainsi la contrainte du mode impératif/interactif, mais se retrouvant du même coup dans une position plus radicale, où le "menu" a totalement disparu pour laisser entre-voir une autre fenêtre, derrière laquelle se profile un autre monde, un monde qui se situe alors entre le réel et l'imaginaire et plonge l'observateur dans un état troublant, suspendu et ontologiquement inconfortable, pouvant rappeler non sans raisons le monde que l'on aperçoit à travers les fenêtres des peintures de Magritte. Par cet exemple, I'essentiel du travail de Frédéric Develay se laisse saisir. Nous vivons dans un univers de langage, mais ce langage est tout sauf innocent. Il véhicule avec lui une véritable vision du monde, une idéologie, une doxa, pour utiliser un terme cher à Roland Barthes. Il participe en conséquence d'une rhétorique aussi efficace que dangereuse. |