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« Visions aborigènes, peintures du désert australien »




    © Willy Tjungurrayi


En marge de la grande exposition du Quai Branly : "Aux sources de la peinture aborigène", l'Atelier-porte-soleil présente des œuvres magnifiques de Maîtres aborigènes qui se sont essayés à la peinture sur toile de lin, au début des années 70 et de leurs descendants, actifs dans les années 90 et jusqu'à nos jours, ainsi que des peintures de membres du mouvement "Papunya Tula". Une toile représente chacun de ces peintres et une note explicative tente d'en éclairer un peu les mystères issus du "Temps du Rêve".
L'exposition "Visions aborigènes, peintures du désert australien" réunit des toiles de dix anciens nés dans le Bush ainsi que des artistes de la nouvelle génération, de Freddy West Tjakamana, qui peint les itinéraires des voyageurs Tingari entre le grand désert de sable et le lac Mac Kaye, à Maureen Hudson Nampjinpa, qui offre des visions aériennes de son territoire soumis aux forces du Temps du Rêve, dunes parallèles taillées par le vent et points blancs, ocre et rouge éparpillés ou condensés sur la toile. Ces points vibratoires venus du fond des âges, gravés sur la roche depuis la préhistoire, dessinés sur le sable, paysages éphémères, ou avec des pigments naturels, avant d'être peints sur toile dès le début des années 70, dans un désir de transmission et de contact avec le monde occidental qui a ravagé leur culture millénaire, sont remplacés chez Georges Tjungurrayi par des effets cinétiques, associant ainsi les mystères des mythes Tingari, révélés lors d'initiations et jalousement préservés des "Blancs", à des techniques proches de l'art contemporain. Du côté des initiées femmes, Linda Siddick évoque à la fois les hommes émeus qui ont traversé le désert du Temps du Rêve, et sa rencontre avec l'éolienne, figure effrayante créée par les hommes blancs qui ont envahi le désert.
Art abstrait pour un regard non initié, art symbolique, fait de signes, où parfois surgissent des figures humaines ou animales, des traces d'animaux du désert, empreintes d'opossum ou traces de python, animaux mythiques, totémiques.
Œuvres vibrantes, chargées d'une spiritualité qui se dégage d'elles par-delà leur mystère - ou grâce aux secrets qu'elles recèlent. Art sacré, qui transcrit les visions ou les rêves des artistes, initiés, habilités à représenter un monde intemporel, sans cesse renouvelé, vivifié par l'acte de peindre, car pour que notre monde terrestre continue d'exister, il est nécessaire d'alimenter le monde du Rêve.

Anguéliki Garidis


Informations pratiques:
   
    Galerie d’Art Visionnaire de Paris. Atelier Porte Soleil - 57 rue des Vinaigriers - 75010 Paris
    Entrée libre.
    Visites sur rendez-vous - 01 44 72 94 33
    Site : www.atelierportesoleil.com





© Ronnie Tiampijinpa, 1996, 91 x 61 cm





© John Lewis Tjapangati





© Damien et Yilpi Marks