Coups de coeur


Exit.

Festival International
 Dancing Machine.
Arts numériques. 20 installations performances


Aller au Festival International Exit est toujours une fête, et cette année tout particulièrement, puisque le thème choisi par les organisateurs est « Dancing machine ». 20 installations performances attendent le visiteur, invité à regarder, écouter et participer, guidé par de charmants jeunes gens et jeunes femmes qui l’incitent à s’interroger, à expérimenter.



Alvaro Cassinelli

Le festival présente la danse dans tous ses états, à travers divers dispositifs, pour la plupart interactifs. Ainsi cet instrument de musique sophistiqué inventé par Alvaro Cassinelli (Urugay – Japon), physicien et artiste, capable de produire des sons à partir de lignes de dessins et de contours d’objets tridimensionnels, à l’aide d’un laser scanner dont la lumière danse sur la surface du dessin. Ou encore cet autre instrument de musique créé par l’artiste néerlandais Daan Brinkmann, qui utilise la peau comme générateur de son, transformant le visiteur en chef d’orchestre.




Daan Brinkmann
 
D’autres installations proposent un questionnement sur notre monde et notre mode de vie. C’est le cas de l’œuvre de Grégory Chatonsky, qui, à travers un dispositif ludique – les pas de danse de Fred Astaire sont reliés au cours de la Bourse américaine en temps réel – présente une satire de notre système financier, ou de l’artiste chypriote Chritodoulos Panayiotou, qui, à travers des vidéos, interroge les codes et les pratiques sociales, les clichés des représentations de l’amour.
Plus poétique, Thierry de Mey (Belgique), grâce à un procédé de caméra thermique, montre des corps de danseurs, qui plongent ou se roulent sur le sol, deviennent dans le regard négatif de la caméra plante fragile ou chrysalide, calligraphie évanescente. Philomène Longpré encore, nous invite, à travers un système vidéo interactif, à rencontrer une illusion faite d’ombres et de couleurs.




Philomène Longpré

Si certaines œuvres nous poussent à la réflexion et à la contemplation, d’autres ont un parti pris totalement ludique. Jeunes et vieux s’élancent dans une danse endiablée dans les toilettes pour dames transformées en boîte de nuit, alors que quelques visiteurs prennent des cours de danse virtuelle avec Blanca Li (Espagne). Des enfants dansent sur le sable, accompagnant la silhouette d’une danseuse filmée en plongée qui virevolte comme un derviche tourneur, tandis que d’autres sont pris dans le tourbillon d’un ouragan artificiel (installation de Lawrence Malstaf, Belgique). Les visiteurs les plus courageux sont entrainés par la dancing machine jusqu’en enfer, « in hell », dans le Mosh Pit, la fosse, discothèque miniature qui s’anime lorsque le spectateur entre dans la pièce et convertit les hochements de tête en musique métal : expérience décapante !



Blanca Li

Et pour se reposer du bruit et de la fureur, l’exposition s’achève avec les installations minimalistes de l'artiste japonais Kanta Horio‏, théâtre d’objets fragile et éphémère.



Kanta Horio

Des valses de Strauss à Heavy Metal, de Fred Astaire à la techno, des parapluies dansant ou des claquettes aux robots futuristes, le visiteur est plongé dans des expériences esthétiques et ludiques multiples, qu’il peut goûter à différents niveaux, accessible aux enfants par ses aspects ludiques, mais posant aussi des questions sur notre société et notre devenir machine.
 
Anguéliki Garidis